A mi-parcours des Etats généraux de l’alimentation, qui se sont soldés le mercredi 11 octobre par le discours du président Macron à Rungis, une loi va être proposée début 2018 visant à mieux rémunérer les producteurs.
Le constat de la filière agricole est grave, en 2016, 30 % des agriculteurs vivaient avec moins de 350 euros par mois, créant alors une dépendance aux aides de l’Etat. Le président de la République souhaite pratiquer le « juste prix » entre les producteurs et les distributeurs afin de rétablir un équilibre entre les différents acteurs.
Tous les acteurs de la filière doivent se prêter au jeu
Ces mesures devraient rentrer en vigueur par ordonnance début 2018 et viseront à inverser la formation du prix qui partira du coût de revient du producteur. Elle demandera une « transformation profonde » du secteur, précise Emmanuel Macron.
Pour mener à bien ce projet, le chef de l’Etat a appelé « à repenser collectivement une nouvelle France agricole« . Les distributeurs, industriels et producteurs sont bien évidemment appelés à se joindre à l’effort collectif car ils représentent les principaux contributeurs de ce chantier. Le président s’est prononcé en faveur d’un « relèvement du seuil de revente à perte » (c’est-à-dire le prix minimum en dessous duquel les distributeurs n’ont pas le droit de vendre) afin de lutter contre les prix abusivement bas, répondant ainsi à la demande des agriculteurs. En contrepartie ces derniers devront conclure d’ici la fin de l’année des plans de filières interprofessionnelles visant à des restructurations à cinq ans et s’adaptant à une montée en gamme du marché. Une enveloppe de 5 milliards est prévue afin de financer ces diverses mesures et éviter une hausse des prix pour les ménages.
Une mesure globalement appréciée
Les ONG ont apprécié les propositions de M. Macron. France Nature Environnement parle de « diagnostic pertinent », avec un « cap à concrétiser », et Greenpeace d’« éléments intéressants », mais un « manque de cohérence ». WWF salue « les contrats de filières », tout en restant « sur sa faim sur la question de la transition du modèle agricole ». Le syndicat agricole FNSEA demande, lui, des « clarifications » sur les engagements pris par le président.
Quant aux professionnels, ils sont partagés, même Michel-Edouard Leclerc, qui s’était d’abord fermement opposé au projet, a cette fois ci été rassuré par les propositions de Monsieur Macron. « Un grand soulagement », s’est-il immédiatement exclamé sur son blog à l’issue de la conférence.
L’ambition du président est de trouver les moyens de mettre un terme à la paupérisation de la profession agricole, tout en répondant à la forte nécessité de transformation du secteur pour répondre aux attentes sociétales et environnementales des Français.
Ces premières mesures devraient donner l’impulsion au second chantier qui tournera autour du thème d’une alimentation durable, saine, sure et accessible à tous.
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