La pollution de l’air est montrée du doigt partout dans le monde. L’étude parue dans le magazine The Lancet montre l’étendue des dégâts, puisque 9 millions de personnes seraient mortes dans le monde à cause de la pollution en 2015.
Les grandes métropoles sont particulièrement touchées car elles sont les principales responsables de la création de pollution.
« On a plus de la moitié de l’humanité qui vit en ville, et d’ici 2050 ce seront les deux-tiers. Vous avez là un rôle essentiel en termes d’économie. 80% du PIB est concentré dans les villes, mais aussi la pollution, avec plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre. Les villes sont donc en première ligne de l’action climatique« , rappelle Pierre Cannet, responsable Programme Climat, Energie et Infrastructures durables au WWF France sur Europe1.
La riposte des mégalopoles
Ainsi, Londres a augmenté son péage à l’entrée de la ville le 23 octobre. Créé en 2003 pour réduire les embouteillages, il s’élève actuellement à 11,50 livres (13 euros) par jour pour tous les véhicules qui entrent dans cette zone. A cette somme viendra désormais s’ajouter une surtaxe, surnommée « Toxicity-charge », ou « T-Charge », de 10 livres pour les voitures immatriculées avant 2006 – qui ne respectent pas au moins les normes dites « Euro 4 ». Celles-ci devront donc payer 21,50 livres, soit 24 euros. Il s’agit des normes « les plus dures de toutes les villes au monde », affirme la mairie de Londres.
Il s’agit d’une nouvelle étape pour Londres, qui ne compte pas en rester là pour autant. Les règles sur durciront davantage à l’horizon 2019. Les véhicules diesel seront alors particulièrement visés.
En France, à Paris, la maire Anne Hidalgo entend supprimer la circulation des véhicules diesel dans la capitale d’ici 2024, puis l’étendre aux véhicules à essence en 2030.
Fortement décriée par une partie des franciliens, ainsi que par l’opposition, ses propositions font pourtant l’unanimité à l’étranger. C’est dans ce contexte que 12 autres maires se sont ralliés à elle dans le cadre de la réunion du C40 dont elle est l’actuelle présidente, afin de parler de l’avenir des villes-mondes.
Des villes sans énergie fossile d’ici 2030
A l’issue de cette convention, ils ont signé un engagement commun à aller vers des « rues sans énergie fossile ».
Cet accord verra les villes signataires agir sur les transports, et plus particulièrement leurs propres flottes, dont aucune ne devrait plus fonctionner aux énergies fossiles à l’horizon 2025. Ils veilleront également à favoriser des modes de transports plus doux (marche, bicyclette et transports en commun).
C’est ainsi que les maires de Los Angeles, Barcelone, du Cap, de Milan ou encore d’Auckland ou de Quito ont témoigné du poids des transports dans les émissions de gaz à effet de serre de leurs villes (un tiers), du rôle que tient le transport routier dans la pollution aux particules fines et du coût économique de la congestion routière (1% du PIB).
Concrètement, leur engagement « vers des rues sans énergie fossile » se traduit notamment par l’acquisition de bus propres dès 2025 et la transformation d’une partie importante de leurs villes en « zones zéro émission » d’ici à 2030. Cette déclaration a également été signée par les maires de Mexico, Seattle, Londres, Copenhague et Vancouver.
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