C’est un second avertissement qui est adressé à la population mondiale le lundi 13 novembre par la revue BioScience, et relayé en une du Monde le 14 novembre. Près de 15 000 scientifiques exhortent l’humanité à freiner la destruction de l’environnement.
C’était il y a un quart de siècle, en 1992. A cette époque, 1700 scientifiques avaient co-signé un document alertant des conséquences de l’Homme sur notre Planète et appelait à opérer un changement profond dans notre gestion de la Terre et de la vie qu’elle recèle.
Parmi les principales préoccupations, apparaissaient la diminution de la couche d’ozone, la raréfaction de l’eau douce, le dépérissement de la vie marine, notamment du fait de la pêche intensive, la déforestation, la destruction de la biodiversité, le changement climatique et les conséquences de la croissance de la population humaine.
Ils mettaient en avant les limites de notre mode de vie et les changements fondamentaux à opérer afin d’éviter les conséquences dramatiques qui en découlent.
Déjà en 1992, les signataires de la déclaration craignaient que ces conséquences soient irréversibles car nous nous rapprochions des limites de ce que la biosphère pouvait tolérer.
Parmi les recommandations d’alors, figurait en priorité la stabilisation de la population humaine, qui si elle continuait à croître (ce qui a été le cas, plus de 2 milliards d’êtres humains en plus depuis 1992) réduirait à néant les efforts par ailleurs déployés pour assurer à la Terre un avenir durable. Venaient ensuite la diminution des émissions de gaz à effet de serre, l’abandon progressif des combustibles fossiles, la réduction de la déforestation et l’inversion de la tendance à l’effondrement de la biodiversité.
25 ans plus tard, un constat alarmant
Vingt-cinq ans plus tard, hormis la stabilisation de l’amenuisement de la couche d’ozone stratosphérique, l’humanité a échoué à résoudre les défis environnementaux fixés, voire a même aggravé la situation pour la plupart d’entre eux.
Et c’est dans ce contexte qu’elle se voit adresser une nouvelle mise en garde.
La croissance démographique reste le problème majeur d’un point de vue environnemental et sociétal. Depuis 1992, nous sommes 35% d’êtres humains en plus sur la Terre alors qu’il faudrait limiter notre reproduction au seul renouvellement de la population. Il tient également à sensibiliser la population à la nécessité de diminuer drastiquement sa consommation de combustibles fossiles et de viande, qui sont les principales causes de l’accroissement du volume de gaz à effet de serre.
Malgré tout, des progrès ont été faits depuis 1992, et nous devons nous appuyer dessus pour continuer les multiples efforts demandés par les scientifiques. A titre d’exemple, ils ont constaté une baisse rapide des substances destructrices de la couche d’ozone dans le monde, des progrès dans la lutte contre la famine et l’extrême pauvreté, des investissements consentis pour l’éducation des femmes et des jeunes filles qui a un lien direct avec la baisse rapide du taux de fécondité dans de nombreuses zones, le déclin prometteur du rythme de la déforestation dans certaines régions, et la croissance rapide du secteur des énergies renouvelables.
La préservation de la planète est l’affaire de tous et les citoyens doivent interpeller les responsables politiques afin qu’ils prennent des mesures immédiates afin d’assurer un avenir aux générations actuelles et futures des êtres humains et des autres formes de vie.
Depuis 1992, l’humanité a appris beaucoup de choses, mais les avancées sur le plan des modifications qu’il faudrait réaliser de manière urgente en matière de politiques environnementales, de comportement humain et d’inégalités mondiales sont encore loin d’être suffisantes.
Une prise de conscience générale de la nécessité d’un monde durable écologiquement reste primordiale afin d’éviter une catastrophe généralisée.
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