Un espoir pour la Grande barrière de corail ?

L’impact de l’Homme sur la nature n’est plus à prouver. S’il est, pour la plupart du temps néfaste, l’exploit que vient de réaliser une équipe de chercheurs pourrait bien changer la donne. Ils ont en effet réussi à faire pousser du corail en transplantant des larves sur des parties endommagées de la Grande barrière, en Australie. Une véritable lueur d’espoir.

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1981, la Grande barrière, qui s’étend sur environ 345 000 km2 le long de la côte australienne, est un joyau en péril. Elle est la plus grande structure créée ar des organismes vivants au monde. Elle peut d’ailleurs être observée depuis l’espace. Sa facilité d’accès, sa biodiversité et sa beauté font de la Grande barrière de corail un lieu très prisé des touristes et des plongeurs.

Pour autant, comme un bon nombre de merveilles naturelles de notre planète, le récif géant est menacé par l’Homme. Entre la pêche, le tourisme, le changement climatique, le blanchissement des coraux et les installations minières, il est de plus en plus difficile de préserver ce bijou de la nature, qui compte tout de même 350 espèces de coraux et plus de 1 500 espèces de poissons et de crustacés.

Une transplantation pour sauver la Grande barrière de corail

C’est après ce constat que des chercheurs ont entrepris une recherche consistant à sauver la Grande barrière de corail. En collaboration avec l’Université australienne Southern Cross, ils ont ainsi réussi l’exploit de redonner vie à des parties endommagées de la Grande barrière de corail en élevant du corail et en le transplantant dans ces zones abîmées.

Leur étude rendue publique le dimanche 26 novembre explique qu’en 2016, ils ont tout d’abord collecté de grandes quantités d’ovules et de sperme de coraux sur l’île Heron (une des centaines d’îles de la Grande barrière de corail), au large de la côte orientale. Après avoir produit des larves, ils les ont ensuite transplantées sur des zones endommagées de la Grande barrière. Plusieurs mois plus tard, l’annonce fait sensation au sein de la communauté scientifique : du corail a poussé.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les chercheurs testent avec succès cette méthode. Une première expérience aux Philippines sur un récif très endommagé par la pêche à la dynamite avait aussi porté ses fruits.

Jusqu’à aujourd’hui, les méthodes utilisées étaient l’élevage de corail en pépinières et le « jardinage corallien » qui consiste à casser des branches de corail sain pour les réimplanter sur des récifs, dans l’espoir qu’elles repousseront.

Une expérience à dupliquer

« La réussite de cette nouvelle recherche ne s’applique pas seulement à la Grande barrière de corail, elle a potentiellement une pertinence internationale », a déclaré Peter Harrison, le directeur de recherche, à l’Australian Associated Press, cité par le Guardian. « Elle montre qu’on peut restaurer et réparer des populations coralliennes endommagées, dans des endroits où la production naturelle de larves a été compromise ».

Cette méthode redonne de l’espoir mais tout n’est pas encore joué. « Il y a encore beaucoup à faire », avance Anna Mardsen, la directrice générale de la Fondation Great Barrier Reef

La lutte contre le réchauffement climatique, dont l’Homme est la cause principale, doit rester une priorité. En novembre, les chercheurs sont déjà repartis à Heron Island pour collecter d’autres échantillons pour la prochaine étape de leur projet.

 

 

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