Huit industriels européens dont une majorité d’entreprises françaises s’engagent à financer le fonds Livelihoods Carbone à hauteur de 50 millions d’euros. C’est ainsi que Danone, Crédit Agricole, Hermès, Firmenich, Michelin, SAP, Schneider Electric et Voyageurs du Monde se sont associés pour financer des projets permettant de lutter contre le réchauffement climatique, en échange de crédits carbone.
Les annonces en amont du One Planet Summit qui se tiendra à Paris le 12 décembre prochain commencent à sortir. Paris les premières, ont retrouve le financement de Livelihoods Carbone, un fonds de 50 millions d’euros qui sera consacré au financement de projets de reconstitution d’écosystèmes et d’agroforesterie dans les pays en voie de développement.
« Ce fonds de 50 millions d’euros, qui a vocation à monter à 100 millions d’euros fin 2018, portera au total à 140 millions d’euros le montant engagé depuis le lancement du premier fonds Livelihoods pour le climat en 2011« , a déclaré à l’AFP Bernard Giraud, président et cofondateur de Livelihoods Venture.
Le premier fonds de 40 millions d’euros, auquel participait le même contingent, ainsi que la Caisse des Dépôts et Consignation et La Poste, a financé trois types de projets.
Restauration de mangroves, agroforesterie et énergie en zone rurale
Parmi ces projets on retrouve la restauration en Indonésie, dans la province d’Aceh, de mangroves dans la zone frappée par le tsunami de décembre 2004. Ce dernier a détruit la moitié de cet écosystème. La restauration permettra la transformation des mangroves en étangs pour la production de crevettes.
Le deuxième est de l’agroforesterie : projet déployé notamment au Kenya où cette technique permettra de faire pousser, sur les mêmes terrains, des cultures destinées à l’alimentation humaine ainsi que des arbres. Résultat : les arbres contribuent naturellement à la fertilité des sols, limitant les besoins d’engrais chimiques, et diminuent leur érosion tout en séquestrant de vastes quantités de CO2. La présence de plusieurs cultures sur un même terrain protège par ailleurs les agriculteurs des aléas du climat et du marché.
Le troisième vise à fournir de l’énergie en zone rurale : projet de fabrication locale et distribution de foyers (poêle) en argile et paille ou en métal, pour réduire la cuisson en plein air, la déforestation qui s’ensuit et la pollution à la fumée, au Burkina Faso, au Pérou et au Kenya.
Un impact environnemental et social
« Un des plus gros enjeux pour la suite est le passage à l’échelle, c’est-à-dire le développement à grande échelle de chacun de ces projets qui a donné de bons résultats« , précise Bernard Giraud, selon lequel chacun des projets a un double impact « environnemental et social » localement pour les communautés concernées.
Cela permet également de rapporter des crédits carbone aux entreprises qui les financent. En effet, les pollueurs doivent compenser les dommages qu’ils occasionnent à l’environnement. Concrètement, une entreprise qui rejette des gaz à effet de serre dans le cadre de son activité doit réaliser (ou faire réaliser) des projets qui permettront de réduire d’autant leur présence dans l’atmosphère. Ces projets peuvent être mis en œuvre dans le même pays ou bien dans un tout autre pays, à l’autre bout du monde, car le dispositif est international.
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