Le tigre de Sumatra a vu sa population décimée ces 20 dernières années à cause de la déforestation liée aux plantations de palmiers à huile. L’île aurait perdu 40% de ses forêts primaires, qui constituent l’habitat principal de ces tigres.
C’est dans un article paru le 5 décembre 2017 dans la revue Nature Communications, que trois chercheurs alertent sur la condition des tigres de Sumatra, déjà classés en « danger critique d’extinction ». Ayant complètement disparu des îles indonésiennes voisines de Java et Bali, la disparition du tigre de Sumatra serait une catastrophe pour l’espèce.
Diminution de 17% de son habitat
Ses chances de survie sont dépendantes du maintien de son habitat naturel constitué des forêts primaires. En douze ans, entre 2000 et 2012, il a été réduit de 17%. Sa population est proportionnellement tombée de 742 à 618 adultes sur la même période. L’île de Sumatra a perdu 40% de sa forêt primaire entre 1999 et 2010, au profit notamment de plantations permettant la production d’huile de palme. Cela amène à une réduction de l’habitat du tigre. Ils se sont depuis acculés dans des poches isolées de la forêt.
Or, les tigres ont besoin de territoires plus étendus pour pouvoir survivre. Grâce à des caméras implantées dans la jungle, les scientifiques ont pu observer les déplacements des félins. Il en ressort qu’un tigre a besoin d’un espace de 390km2, ce qui est « beaucoup plus étendu que les habitats des tigres dans d’autres régions comme l’Inde, et cela indique qu’ils ont besoin de parcs plus grands pour survivre » ont-ils précisé.
S’ils ont besoin de plus grands espaces c’est parce que les ressources manquent. Ils doivent de fait davantage se déplacer pour survivre et se nourrir.
Maintenir l’écosystème pour préserver l’espèce
Il ne reste sur l’île que deux espaces suffisamment étendus pour accueillir une population de 30 femelles et leurs petits, seuil à partir duquel une population est viable sur le long terme.
Le braconnage constitue également une cause à la disparition des félins. Ils sont tués pour leur vertus médicinales (vitalité et virilité), très recherchés en Chine.
Bonne nouvelle cependant, l’étude montre que le nombre de tigres des forêts primaires intactes est en augmentation et était même 47% plus élevé que dans les forêts exploitées pour leurs bois. Il devient désormais « absolument critique de sauvegarder les étendues restantes de forêt primaire » a précisé Mathias Tobler, membre de l’organisation San Diego Zoo Global.
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