Mercredi 13 décembre, les 28 Etats membres ont voté pour une nouvelle définition des perturbateurs endocriniens suite aux critiques préalables de certains députés européens et d’ONG. Ce nouveau texte permettra de mieux encadrer les substances potentiellement dangereuses.
C’est suite au refus du Parlement européen datant du 4 octobre dernier, que la Commission européenne a été chargée de revoir sa copie concernant les critères d’identification des différents perturbateurs endocriniens. Ce texte excluait les pesticides conçus spécifiquement pour affecter le système endocrinien d’une « cible » précise (un insecte). Cette exemption ayant été retirée de la liste, un accord aurait donc été trouvé.
Les représentants des Etats membres se sont ainsi retrouvés au sein d’un comité permanent spécialisé (Scopaff) afin de se prononcer à l’issue de la nouvelle proposition de la Commission européenne.
Trois critères ont été retenus
Pour être considéré comme un perturbateur, un pesticide (puisque c’est de ça qu’il s’agit) devra désormais répondre à trois critères. Il faudra non seulement démontrer que la substance est un perturbateur endocrinien car elle agit sur le système hormonal et en altère ses fonctions, qu’elle a des effets négatifs sur un organisme ou sa descendance, mais également démontrer le mode d’action par lequel ce perturbateur endocrinien crée ces effets négatifs. Selon certaines ONG, dont Générations futures, « l’industrie pourra bien souvent arguer que ces modes d’action ne sont pas connus pour ne pas voir la substance interdite ».
L’Académie des Sciences aurait de son côté souhaité que le classement soit effectué selon trois niveaux distincts : perturbateurs avérés, présumés et possibles. Cela permettrait d’orienter les décisions de santé publique, notamment concernant les femmes enceintes et les nouveaux nés, particulièrement susceptibles face aux perturbateurs endocriniens.
Vers une meilleure régulation des pesticides
La définition par l’Union Européenne de la notion de perturbateur endocrinien est primordiale car elle permet de faire progresser la régulation sur les pesticides aujourd’hui utilisée. Elle pourra même retirer certains de ces produits de la circulation du fait de leur usage quotidien et de leur impact sur la santé. On en retrouve par exemple dans les produits d’entretiens ou cosmétiques et ils auraient des actions sur le système hormonal et des conséquences sur le développement cérébral (voir le documentaire diffusé le 11 novembre sur Arte « Demain, tous crétins ? », où l’impact des perturbateurs endocriniens est clairement mis en cause dans la baisse du QI).
Les ONG restent cependant sceptiques. L’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL) pointe du doigt le niveau de preuve requis qui reste trop élevé pour identifier un perturbateur endocrinien.
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