Delhi est toujours l’une des mégapoles les plus polluées au monde avec des concentrations de particules régulièrement supérieures à celles de Pékin. Elle a testé le mercredi 20 décembre un brumisateur géant sensé aider à lutter contre la pollution toujours plus inquiétante de la capitale indienne.
Une initiative critiquée par les ONG
Le « canon smog » est un brumisateur qui rappelle la forme d’un sèche-cheveux et qui est placé sur une remorque lui permettant d’être déplacé facilement. Il projette jusqu’à 100 litres de fines gouttelettes par minute sur un rayon de 150 mètres, et ce grâce à un puissant ventilateur. L’eau ainsi déversée plaque au sol les polluants en retombant par terre. Cela aurait comme principal atout de purifier l’air.
Cependant, cette mesure est vivement critiquée car elle ne figure pas comme une mesure préventive. On peut l’utiliser de manière occasionnelle dans des lieux sensibles en cas de pics de pollution. Plutôt que de « réagir » lors de ces épisodes et de déverser de grandes quantités d’eau (il faudrait 30 à 40 canons pour faire baisser notablement les niveaux de pollution à Delhi), les ONG veulent sensibiliser à la nécessité de trouver des solutions pour contrôler la source de pollution. « C’est une solution quand vous êtes complètement désespéré », a affirmé Vimal Saini de l’entreprise CloudTech qui fabrique l’engin.
Combattre ce problème de santé publique
Les autorités ont du mal à prendre des mesures pour combattre la pollution. C’est une réelle menace de santé publique dans le pays et plus particulièrement dans la capitale. Mercredi, l’ambassade américaine annonçait une concentration de PM2,5 de 372 microgrammes par mètre cube, soit quinze fois plus que la recommandation de l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) qui est de 25 en moyenne par jour. Cela atteint parfois des pics de 30 fois plus que la moyenne.
Selon l’Unicef, une telle intensité de pollution aurait un impact sur le développement cérébral des enfants. En 2015, 525 000 personnes seraient décédées prématurément sur le pays continent à cause de l’air.
Les lourdeurs administratives indiennes ralentissent le champ d’action des autorités de la capitale indienne. Le problème s’étendant au-delà de la région, voire même du pays (au Pakistan notamment), le gouvernement a des difficultés à convaincre les pays voisins de prendre des mesures conjointes.
Bonne nouvelle cependant, la Cour suprême a ordonné le 13 décembre au ministère indien de l’environnement de valider d’ici le 1er janvier 2018 un plan d’action global de lutte antipollution. Affaire à suivre donc.
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