A l’occasion de la COP23 qui s’est tenue à Bonn en novembre dernier, l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a sorti un rapport révélant que le nombre de sites naturels du patrimoine mondial de l’UNESCO affectés par le réchauffement climatique a presque doublé en trois ans, passant de 35 à 62.
Parmi les écosystèmes les plus menacés on retrouve les récifs coralliens touchés par le blanchiment des coraux dû à la hausse des températures des eaux, ainsi que les glaciers qui voient la fonte de leur sommet progresser chaque année. Viennent ensuite les zones humides, les deltas à faible altitude, le pergélisol et les incendies qui ravagent les écosystèmes sensibles au feu.
Le blanchiment des coraux touche ainsi 85% des récifs de la Grande barrière de corail en Australie, mais l’Atoll d’Aldabra aux Seychelles dans l’Océan Indien et le Récif de la barrière de Bélize dans l’Atlantique sont également touchés de plein fouet.
Du côté des glaciers, le parc national du Kilimandjaro qui constitue le plus haut sommet d’Afrique, ainsi que le Jungfrau-Aletsch, plus grand glacier des Alpes (situé en Suisse) constituent les exemples les plus inquiétants.
En France, l’Ile de la Réunion, avec ses cirques, pitons et remparts, est particulièrement touchée.
Les auteurs du rapport craignent que les sites naturels du patrimoine mondial soient de plus en plus affectés par le changement climatique si l’homme ne fait rien pour accélérer son expansion.
Une cause parmi d’autres
« La protection des sites du patrimoine mondial est une responsabilité internationale qui incombe aux gouvernements signataires de l’Accord de Paris » déclare Inger Andersen, Directrice générale de l’UICN. Elle cherche via ce rapport à alerter les hauts représentants des Etats à se mobiliser en faveur de l’accord de Paris, afin que sa mise en œuvre soit la plus rapide possible.
Le rapport précise que le changement climatique est le second responsable de la disparition et de la dégradation des sites naturels du patrimoine mondial, derrière les espèces exotiques invasives particulièrement nuisibles sur les iles, mais devant le tourisme de masse, la pollution et le développement d’infrastructures. Ce sont d’autant plus de défis à relever pour le patrimoine mondial.
Malgré tout, on peut penser que la bataille n’est pas encore perdue. Certains sites, à l’image de celui du Parc national de Comoé en Côte d’Ivoire ont réussi à progresser dans le classement depuis 2014. Ce dernier par exemple a réussi à rétablir la population de ses éléphants et chimpanzés grâce à une gestion optimisée et au rétablissement d’une politique stable.
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