Mettre le vélo à égalité avec les autres modes de transport, c’est ce que souhaite un collectif d’associations de cyclistes, d’ONG et de think-tanks, porté par Matthieu Orphelin, député LREM.
Le vélo ne représente aujourd’hui que 3% de la part modale des transports domicile-travail en France. Pourtant, avec les enjeux autour de la diminution du gaz à effet de serre, on a tout intérêt à favoriser son utilisation. Alors pourquoi une indemnité kilométrique vélo n’est-elle toujours pas mise en place de façon obligatoire ? Elle est mise en place à titre volontariste dans les entreprises privées et le secteur public depuis la loi de transition énergétique de 2015, mais seules 85 entreprises se sont prêtées au jeu depuis.
Mesure incitative
Pourtant, une mesure qui allouerait jusqu’à 35€ par mois au salarié lui permettrait de rentabiliser l’achat du vélo et des réparations fréquentes liées à un usage quotidien, ainsi que le coût des équipements. D’autre part elle mettrait le vélo sur un pied d’égalité avec les autres modes de transport comme la voiture personnelle assujettie à une indemnité kilométrique et les transports en commun remboursés à hauteur de 50% par l’employeur.
Dans les entreprises ayant mis en place cette IKV, les résultats sont prometteurs comme le souligne l’Ademe (Agence de l’environnement et de maitrise de l’énergie) après le retour obtenu auprès des entreprises qui l’ont expérimentée : « elle entraîne dans l’entreprise ou la collectivité une augmentation de la part prise par le vélo dans les différents modes de transports de 50 % au bout de quelques mois et de 125% après un an ».
Si l’IKV était généralisée et rendue obligatoire en France, elle permettrait de doubler le nombre d’utilisateurs quotidiens du vélo, passant de 700 000 à 1,4 million.
« Il n’y a là rien d’impossible, estime Matthieu Orphelin. Puisque 75 % des déplacements domicile-travail font aujourd’hui moins de 5 km et 70 % de ces trajets sont faits en voiture. »
Des bénéfices pour le salarié et l’employeur
Outre les bienfaits reconnus d’une activité sportive sur la santé (permet de prévenir l’obésité, le diabète, le cancer et les crises cardiaques), la pratique du vélo semble avoir un impact positif sur le taux d’absentéisme, ce dernier se voyant réduit de 15% chez les salariés cyclistes. Si l’entreprise souffre moins des absences de ses salariés, elle en devient plus productive. Les coûts de l’IKV seront donc rapidement rentabilisés.
Dernier avantage, et pas des moindres, la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les cyclistes aimeraient malgré tout voir leur sécurité renforcée, le nombre de commodités (parking à proximité des gares notamment) augmenté, et une meilleure dissociation des voies cyclables et motorisées. Si ces paramètres sont plus longs à mettre en place du fait de la construction de nouvelles infrastructures, l’indemnité vélo semble elle facile et rapide à appliquer.
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