En cinquante ans, les « zones mortes », ces zones dépourvues d’oxygène se sont multipliées dans les océans entrainant l’asphyxie de la faune marine. Les principaux responsables étant le réchauffement climatique et les produits chimiques qui font proliférer le nombre d’algues.
On croyait que le poumon de la Terre se trouvait en Amazonie, mais c’est bel et bien dans les océans qu’il se situe. Le phytoplancton, que l’on retrouve dans l’eau des océans, produit plus de la moitié de l’oxygène respiré par les mammifères. Pourtant, dans les abysses mais aussi sur les côtes, les zones maritimes manquent d’oxygène.
Ce sont les résultats alarmants de l’étude menée par le Global Ocean Oxygen Network publiée le 5 janvier dans la revue Science et relayée par le CNRS. Leur analyse indique que sur les cinquante dernières années, les « zones mortes » (complètement dépourvues d’oxygène) ont quadruplé dans les hautes mers. Aux abords des zones côtières, plus de 500 d’entre elles sont au bord de l’hypoxie, alors que dans les années 50, moins de 10% en souffraient.
Le réchauffement climatique, premier responsable
Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer la diminution de l’oxygène dans l’ocean. Mais la principale demeure le réchauffement climatique. En haute mer, l’eau en surface se réchauffe de plus en plus, et empêche l’oxygène de descendre dans les profondeurs, privant une partie de la faune de l’oxygène nécessaire à sa survie. Sur les côtes, l’activité agricole, qui produit nombre de phosphates et nitrates, qui finissent par rejoindre la mer, ainsi que le rejet des eaux usées en sont les principales causes. Cela engendre une multiplication d’algues et bactéries, qui vont consommer l’oxygène des eaux profondes.
Privés d’oxygène, les poissons finissent par être asphyxiés. Les zones sont dépeuplées et une concentration de la faune est constatée dans les zones préservées du manque d’oxygène. Les espèces sont davantage vulnérables car leur habitat se réduit. La concentration de nourriture augmente le nombre de prédateurs, ainsi que la présence de pêcheurs. En cas de maladie, la vitesse de propagation s’accélère et les poissons meurent en plus grand nombre.
La pollution plastique et la surpêche ne sont pas les seuls enjeux pour les océans
Les impacts économiques sont potentiellement énormes. L’économie bleue génère plus de 350 millions d’emplois dans le monde, et des retombées économiques gigantesque, puisque l’on comptabilise un « business » de près de 920 milliards de dollars selon WWF.
La scientifique Denis Breitburg explique dans une interview au journal The Guardian que des « actions locales peuvent aider à réduire l’oxygène entrainé par les nutriments ». Elle s’appuie sur les tests effectués au sein de la baie de Chesapeake aux Etats-Unis, ainsi que sur la Tamise au Royaume-Uni où les pratiques agricoles ont été adaptées, et où une meilleure gestion des égouts a permis d’aider à la disparition des « zones mortes ».
Bien évidemment, une action au niveau mondial sur le climat est nécessaire afin de limiter le dérèglement climatique, l’utilisation d’engrais et de pesticides, et enrayer au maximum la pollution.
Les scientifiques conseillent également la création d’aires marines protégées, mais également des zones d’interdiction de pêche dans les endroits où les poissons se réfugient faute d’oxygène ailleurs.
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