Le parlement européen a voté le mercredi 17 janvier pour l’élimination progressive de l’huile de palme comme agrocarburant d’ici 2021.
L’huile de palme, on ne la trouve pas que dans notre alimentation. Elle est également présente dans tout type de produits, tels que les cosmétiques, mais aussi dans les moteurs de nos véhicules. Depuis les années 2000, 46% de la production d’huile de palme sert à alimenter le secteur des transports, sous la forme d’agrocarburant.
Suite à des discussions entamées par les eurodéputés en avril 2017 et encourageant la Commission européenne à prendre des mesures visant à cesser progressivement l’utilisation des huiles végétales, y compris l’huile de palme dans les biocarburants, le parlement a voté le 17 janvier pour son retrait progressif au sein de l’Union Européenne d’ici 2021.
L’huile de palme extraite des palmiers à huile provient à 85% de l’Indonésie et de Malaisie et est la cause principale de la déforestation intensive dans ces deux pays. La déforestation engendre l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Selon une étude menée par l’International Institute for Applied Systems Analysis, datant de 2016, les émissions de gaz à effet de serre d’huile de palme sont trois fois plus élevées que celles des carburants fossiles.
La planète versus l’emploi régional
La décision du vote des eurodéputés, même s’il réjouit les écologistes, fait grincer les dents aux planteurs malaisiens qui ont manifesté en marge du vote. Ils revendiquaient un maintien de l’utilisation de cette huile végétale, qui fait vivre 3,2 millions de personnes en Asie du Sud-Est. Ils appréhendent une diminution de la demande et donc une baisse de leurs commandes. Et il est vrai que l’huile de palme représente de grands avantages : peu chère, avec une culture simple à maitriser, facile à travailler pour l’industrie, et surtout elle produit en grande quantité, puisqu’à elle seule, elle génère un tiers de la production mondiale d’oléaginaux végétaux.
Mais le revers de la médaille est catastrophique. Des zones entières son dévastées pour introduire la culture d’huile de palme. La déforestation massive a engendré un recul net de la biodiversité, notamment celle des orangs-outans, ainsi que la destruction de zones humides. D’autre part, les brûlis dégagent des fumées nocives pour les populations. Cela touche plusieurs dizaines de millions de personnes. Les populations subissent des expropriations afin d’étendre encore davantage la taille des exploitations.
C’est pour ces diverses raisons qu’un véritable lobby contre l’utilisation de l’huile de palme a été lancé depuis les années 2010. Cependant il n’a touché presque qu’exclusivement l’alimentation. Le parlement réalise une vraie avancée à travers le vote effectué le 17 janvier.
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