Les tortues vertes subissent elles aussi le réchauffement climatique. Sur une île au nord de la Grande barrière de Corail, 99% des naissances donnent lieu à des tortues femelles.
S’il fallait encore s’étonner d’un impact du réchauffement climatique, en voici un nouveau.
C’est en souhaiter évaluer l’impact du réchauffement climatique sur le ratio mâles/femelles de l’espèce des tortues vertes, que le chercheur Camryn Allen et son équipe ont constaté que plus de 99% des œufs de l’île Raine depuis 20 ans donnaient naissances à des bébés tortues femelles. Ces derniers ont été particulièrement choqués par ces résultats et la menace que cela représente pour la survie de l’espèce à moyen terme.
Les prémices d’une crise pour l’espèce
Le changement climatique affecte certaines espèces plus que d’autres, et le sexe des tortues dépend directement de la température extérieure.
C’est la température d’incubation des œufs pendant la période de développement embryonnaire qui va déterminer le sexe de toutes les tortues marines. Les températures basses, comprises entre 27 et 29°C donnent lieu à une majorité de mâles tandis que les températures plus chaudes, comprises entre 31 et 33°C donnent lieu à une majorité de femelles. Les températures intermédiaires (30 – 31°C) quant à elles donnent lieu à une quasi égalité entre les sexes. C’est un phénomène que l’on retrouve également chez les crocodiles, certains lézards, les poissons et les amphibiens.
La tortue verte évolue dans les eaux tropicales et pèse une fois adulte jusqu’à 130 kilos. Elle bénéficie aujourd’hui d’une protection puisqu’elle fut à l’époque chassée pour sa chair ou sa carapace. Mais la crise actuelle entraine une menace sans précédent pour l’espèce.
Pour autant, plusieurs études montrent que la féminisation de l’espèce n’engendrerait une menace que d’ici la fin de XXIème siècle. Les mâles ayant la possibilité de féconder plusieurs femelles au cours de leur vie (qui avoisine les 50 ans), les effets désastreux de ce phénomène ne seront visibles qu’avec le vieillissement des populations.
La Grande barrière de corail une nouvelle fois touchée
On connaissait déjà les phénomènes de blanchiment des coraux qui ont eu lieu coup sur coup au sein de la Grande barrière de corail en Australie. La crainte pour les espèces y vivant est que ce qui est en train de se passer pour les tortues vertes affecte d’autres espèces, dont des centaines d’espèces reptiles qui pour certaines sont déjà menacées.
Ces animaux auront-ils la capacité de rééquilibrer le ratio et ce malgré les conséquences du réchauffement climatique ?
Les équipes du Fonds mondial pour la nature en Australie proposent une installation de parasols sur les plages afin de protéger les pouponnières des rayons directs du soleil. Une solution qui reste bien provisoire…
En attendant, le gouvernement australien met en jeu une enveloppe de 2 millions de dollars afin d’aider les chercheurs proposant des solutions innovantes pour sauver la Grande barrière.
Commentaires récents