Yvan Bourgnon, skipper franco-suisse, a mis au point un quadrimaran qui doit partir à l’assaut des déchets plastiques dans les océans.
Le 9 avril dernier, Yvan Bourgnon a présenté les images du « Manta » (référence à la raie qui est un poisson filtreur), son quadrimaran destiné à vider le plastique des océans. Mesurant 70 mètres de long pour 49 mètres de large et 62 mètres de haut, le skipper a vu grand.
De skipper à défenseur de la planète
Pour ce sportif à la carrière incroyable, la problématique des déchets plastique a tout d’abord représenté un frein à ses exploits sportifs. A la suite de sa carrière, il a entamé un tour du monde en catamaran et a déploré l’omniprésence du plastique dans l’océan Indien notamment.
A son retour, il se rapproche de Patrick Fabren un spécialiste de la pollution et ils ont monté à eux deux The Sea Cleaners. Leur volonté était d’aller au large collecter les déchets et ne pas se contenter des zones portuaires.
Yvan travaille sur ce projet depuis 18 mois et prévoit de doter son bateau d’une multitude de technologies rendant possible la collecte et le stockage de 600 m3 de déchets plastiques.
Un équipage de 36 personnes sera notamment chargé de ramasser et trier les plastiques. Les produits promis au recyclage seront compactés sous forme de balles de 1m3. Le tout sera ensuite acheminé vers des unités de recyclage.
Un bateau autonome à 100 %
Le navire sera autonome grâce à un système de propulsion hybride et équipé de 2 000 m2 de panneaux solaires sur ses voiles, ainsi que de deux éoliennes.
Afin d’éviter de pêcher des poissons à la place du plastique, le quadrimaran sera équipé de sonars destinés à éloigner les poissons.
Un système de pyrolyse est également présent sur l’embarcation. Il permet de faire fondre le plastique détérioré (non recyclable) et de le transformer en carburant.
L’équipage aura également des actions de sensibilisation à réaliser lors des escales du Manta. L’objectif est de marquer les décideurs publics et les populations suite à la collecte réalisée.
A l’heure actuelle, un quart du financement du projet a été avancé par des donateurs et mécènes. Le coût estimé d’un bateau est de 25 millions d’euros. Yvan Bourgnon souhaite lancer sa première mission en 2022 et qu’à terme, chaque pays soit équipé de son propre bateau. Les plans du bateau seront accessibles en open data.
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