Des chercheurs de l’université de Strasbourg tentent d’élaborer une solution bio qui permettra de supprimer l’amiante.
Le quotidien 20minutes remontait le 26 avril dernier les travaux effectués par une équipe de scientifiques de l’Unistra (Université de Strasbourg). Ces derniers espèrent avoir trouvé un moyen de venir à bout de l’amiante grâce à une solution bio capable de neutraliser l’amiante.
L’amiante toujours utilisée dans certains pays
Alors que des travaux de désamiantage sont toujours en cours un peu partout sur notre territoire, que l’enfouissage de l’amiante ne constitue qu’une solution partielle car elle continue à être toxique, même sous terre, cette découverte pourrait constituer une sortie de crise. C’est en tout en partant de ce constat que l’équipe s’est mobilisée pour trouver une solution bio capable de neutraliser l’amiante.
Ces travaux de recherche constituent une véritable attente étant donné que l’amiante reste encore utilisée en Russie et au Canada. « Nous travaillons sur une méthode pour essayer de transformer un déchet toxique vers un autre matériau, qui ne serait d’une part plus toxique, voire être réutilisable et valorisé », explique la directrice de recherche à l’Unistra, Valérie Geoffroy.
Les éléments toxiques de l’amiante tels que le fer et le magnésium sont puisés et récupérés par des micro-organismes (bactéries). L’objectif est de « débobiner » grâce à des bactéries la structure de l’amiante et de les traiter comme une station d’épuration pourrait le faire. Pour l’équipe il était primordial de traiter ce nouveau déchet afin qu’il soit non toxique. La solution du procédé bio s’est donc imposée à eux. Les collectivités, ainsi que les industriels pourraient être intéressés par ce dispositif.
S’adapter aux différents types d’amiante
La bactérie naturelle « mangeuse d’amiante » effectuerait une grande partie du travail, mais elle sera appuyée par une molécule produite par cette même bactérie et qui permettra d’optimiser le résultat du procédé en le rendant plus efficace et plus rapide à l’action.
Étant donné qu’il existe différents types d’amiante, les travaux de recherches ont dû créer des procédés de traitement différents, ce qui complexifie les recherches.
« On a démontré que ça peut marcher, on a trouvé la recette. Maintenant, il faut que l’on puisse montrer que notre procédé va être possible, autonome et efficace pour altérer toute la fibre d’amiante, à 100 %, avant de relier le monde la recherche au monde industriel » explique Sébastien David, doctorant en biotechnologie et signalisation cellulaire.
Un brevet pour leurs travaux a été déposé en 2016. L’équipe travaille actuellement sur la seconde phase de la recherche, celle du développement.
« Pour l’instant, on travaille à l’échelle laboratoire, du tube, (20 ml) et on veut passer à l’échelle du fermenteur, (5 litres) » conclue Sébastien David.
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