Le gouvernement australien investit 500 millions de dollars australiens (312 millions d’euros) pour protéger la Grande barrière de corail, qui lutte pour faire face aux dégâts causés par les tempêtes, aux étoiles de mer coralliennes et au blanchissement des océans.
Le gouvernement a annoncé le nouveau financement le 29 avril. La plus grande partie de l’argent ira à la Great Barrier Reef Foundation, qui l’utilisera pour limiter la pollution, financer les travaux de restauration, combattre l’étoile de mer qui couronne les coraux et surveiller l’état du récif.
Un peu plus de 11% de l’argent ira aux agences fédérales et aux agences du parc « pour étendre les opérations de gestion environnementale et de conformité sur le récif », indique le gouvernement.
Les 444 millions de dollars australiens (277 millions d’euros) versés à la Great Barrier Reef Foundation représentent un investissement substantiel pour l’ONG.
Un investissement sans pareil pour sauver la Grande Barrière de Corail
Josh Frydenberg, le ministre fédéral de l’Environnement et de l’Énergie, écrit dans un article dans le journal Sunday, que la nouvelle allocation de financement est « le plus important engagement de financement pour la conservation et la gestion des récifs dans l’histoire de l’Australie ». Il s’appuie sur un plan existant pour allouer 2 milliards de dollars australiens (1,26 milliard d’euros) au cours de la prochaine décennie à la recherche et à la gestion le long du récif.
Selon le gouvernement, le récif est un « atout naturel essentiel » qui fournit 6,4 milliards de dollars (4 milliards d’euros) par an aux économies du Queensland et de l’Australie. Il soutient également 64 000 emplois, selon le gouvernement.
La Great Barrier Reef Foundation décrit le récif de corail comme un « grand trésor vivant ».
Un grand trésor mourant
Mais selon certains paramètres, c’est un grand trésor mourant, comme l’a rapporté Merrit Kennedy de NPR en avril dernier. Au cours des deux dernières années, le récif a connu deux événements de blanchissement massifs, déclenchés par le changement climatique et les eaux plus chaudes, elle a écrit :
« La mort des coraux a causé l’effondrement de l’écosystème de 29 % des 3 863 récifs du système de récifs coralliens géants, selon une étude publiée le 18 avril dans le journal Nature. Les températures de l’eau supérieures à la normale choquent les récifs, causant souvent la disparition d’algues importantes et la pâleur des coraux aux couleurs vives, finissent par mourir. Heureusement ce n’est pas le cas pour tous … »
« En général, les perspectives de rétablissement sont sombres. Les producteurs les plus rapides pourraient mettre 10 à 15 ans à se rétablir, explique Mark Eakin, chercheur de la NOAA. Pour les gros coraux matures cela peut prendre des décennies voire des siècles. Par ailleurs, il reste des questions majeures en suspens, à savoir si le corail aura le temps de rebondir avant d’autres événements de blanchissement, qui se produisent plus vite que jamais. En général on constate un événement une fois tous les six ans, ce qui veut dire qu’ils arrivent plus fréquemment que la faculté de récupération du corail ».
Mark Eakin conclue en précisant que « ce que cela pourrait signifier, c’est que les récifs coralliens seront beaucoup moins diversifiés à l’avenir qu’ils ne le sont aujourd’hui, et ce sont les variétés tolérantes à la chaleur qui survivront le plus probablement ».
Des actions critiquées car incomplètes
Les principales critiques faites concernant l’investissement de l’Australie arguent que la lutte contre la pollution et l’amélioration de la qualité de l’eau, la gestion de l’étoile de mer, l’application des lois protégeant les récifs et la recherche de résilience et de restauration sont des facteurs positifs, mais qu’aucune de ces actions n’empêchera l’océan de se réchauffer.
« La science nous informe que la Grande Barrière de Corail est très vulnérable aux changements climatiques », écrit l’Académie des sciences australienne sur Twitter. « Nous exhortons le gouvernement à s’attaquer à la cause du problème. »
L’académie a appelé le gouvernement à prendre des mesures pour réduire à néant les émissions de gaz à effet de serre afin de répondre aux engagements pris lors de la signature de l’accord de Paris sur le changement climatique.
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