La planète doit faire face à une dette accrue en raison du changement climatique, mais les nations les plus vulnérables subiront des coûts supplémentaires de 144 milliards d’euros.
Les pays qui sont vulnérables au changement climatique paient beaucoup plus pour emprunter sur les marchés financiers, selon une nouvelle étude, car les investisseurs évaluent les risques.
Les pays en développement les plus vulnérables ont déjà versé plus de 34 milliards d’euros en paiements d’intérêts supplémentaires sur la dette de leurs gouvernements en raison de leur exposition aux risques de changement climatique. Cela devrait leur coûter 144 milliards d’euros supplémentaires au cours de la prochaine décennie, selon l’étude réalisée par des universitaires de l’Imperial College Business School et de l’Université SOAS de Londres.
Les pays les plus touchés sont le Ghana, la Tanzanie, le Kenya, le Bangladesh et le Vietnam.
Cette recherche commandée par l’ONU constitue la première tentative de quantifier la relation entre le changement climatique et le coût du capital pour les nations souveraines.
Elle a comparé les coûts de la dette des pays en développement identifiés comme les plus vulnérables au changement climatique avec ceux des pays en développement moins touchés et les pays du G8. Pour obtenir les coûts, elle s’est adressée à l’Université Notre-Dame (États-Unis) qui s’est basée sur un indice largement reconnu.
Après avoir pris en considération d’autres variables comme la croissance économique et les données budgétaires, les universitaires ont constaté que les pays les plus exposés au changement climatique peuvent s’attendre à une « situation financière de plus en plus précaire », selon Charles Donovan, directeur du Centre pour la Finance et l’Investissement climatique de l’Imperial College Business School, et co-auteur de l’étude.
M. Donovan a déclaré que c’était une « ironie cruelle » que les pays qui ont le plus besoin d’investissements supplémentaires pour se protéger du changement climatique soient les plus susceptibles de supporter des coûts de la dette plus élevés.
La recherche a également révélé que, bien que les agences de notation de crédit n’identifient pas explicitement le risque climatique comme un facteur dans leurs travaux, cela est implicitement reflété par leurs évaluations. Par exemple, une propension à la sécheresse influencera les exportations agricoles et donc les revenus étrangers.
« Les types spécifiques de risques climatiques auxquels un pays est confronté constituent une source de vulnérabilité économique, qui se répercute sur ses indicateurs financiers pris en compte par les agences de notation », a déclaré M. Donovan.
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