En France, sur la côte méditerranéenne, les grands dauphins et les mérous font doucement leur retour – une preuve que la qualité des eaux s’est améliorée. La présence de ces deux animaux est en effet un excellent indicateur de la pollution marine côtière.
Entre 1945 et l’an 2 000, les mérous bruns de Méditerranée et les grands dauphins avaient vu leur population se réduire comme peau de chagrin dans les zones côtières du sud de la France. Le mérou brun, d’une taille d’1m20 environ, est le plus gros poissons de roche de Méditerranée : victime d’une pêche trop intensive et de la pollution, il avait presque disparu à la fin des années 1980.
Mérous et dauphins au bord de la disparition en Provence à la fin des années 1990
Le grand dauphin est un mammifère marin de 3,5m à 4m de long, qui, à l’Antiquité, était commun sur les côtes méditerranéennes ; mais il est chassé depuis des décennies par des pêcheurs qui le considèrent comme un prédateur, et donc un concurrent. Au début des années 2000, il avait disparu des côtes provençales.
Car l’un comme l’autre ont particulièrement souffert de la qualité déplorables des eaux côtières : étant tous les deux carnivores, ils sont situés au bout de la chaîne alimentaire de ces écosystèmes fragiles, et la diminution, en nombres d’individus, de leurs proies naturelles les a grandement fragilités. Le fait qu’ils ingèrent des poissons et du plancton eux aussi contaminés ne fait par ailleur que renforcer leur exposition aux polluants.
Un retour en force qui indique une meilleure qualité des eaux
La bonne nouvelle est que ces deux espèces ont repris du poil de la bête. Les populations de mérous augmentent régulièrement depuis une trentaine d’années, cependant que plus de 2 000 grands dauphins bleus ont été identifiés sur les côtes de Provence.
L’attitude des pêcheurs face à ces deux espèces ont changé, notamment le dauphin : « Même s’il abîme les filets, il rabat aussi plus de gros poissons donc c’est intéressant pour les pêcheurs, dont les comportements sont désormais bienveillants », explique Didier Réault, le président du parc national des calanques.
Mais la principale cause de ces retours est à chercher du côté de l’amélioration de la qualité des eaux côtières et le développement de récifs artificiels pour aider au repeuplement de ces zones : les dauphins et les mérous « ont besoin de poissons pour se nourrir, et les poissons sont plus nombreux dans une eau de meilleure qualité » conclue Didier Réault.
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