Selon un nouveau rapport, « Trois ans après le scandale du Dieselgate, il reste 43 millions de moteurs diesel sales sur les routes d’Europe et leur nombre continue d’augmenter».
Une voiture diesel ayant passé avec succès le nouvel essai routier de l’UE émet neuf fois plus d’oxydes d’azote (NOx) quand elle est utilisée hors test. Selon l’ONG Transport & Environment (T & E), auteur du rapport, les moteurs à combustion, y compris ceux qui ont passé le test officiel des émissions réelles, ne sont pas propres et continueront à polluer dans un avenir prévisible.
Le nombre de voitures diesel et de camionnettes extrêmement polluantes sur nos routes a augmenté de 5 millions depuis l’année dernière et de 14 millions depuis le scandale du Dieselgate il y a trois ans. Il y a 8,7 millions de diesel sales en France ; 8,2 millions en Allemagne ; 7,3 millions au Royaume-Uni ; et 5,3 millions en Italie. Beaucoup de ces voitures sont maintenant exportées vers l’est et finiront par se retrouver en Afrique.
Si rien n’est fait, ces véhicules continueront de nuire à la santé pendant des décennies
Florent Grelier, ingénieur en véhicules propres chez T & E, a déclaré : « Après trois ans, il est choquant de voir que le nombre de véhicules diesel sales continue d’augmenter. L’UE doit prendre des mesures pour nettoyer les 43 millions de véhicules extrêmement polluants et empêcher leur vente ou leur utilisation jusqu’à ce qu’ils soient correctement réparés. Si tel n’est pas le cas, ces voitures très polluantes continueront de nuire à la santé des citoyens pendant des décennies.»
Les derniers tests effectués par T & E révèlent que les nouvelles voitures Euro 6 sont conçues pour passer les essais routiers réglementaires, mais peuvent dépasser largement la limite légale lorsqu’elles sont conduites sur des routes en pente, quand elles accélèrent subitement ou quand elles roulent plus vite que ce qui est autorisé. Les émissions de NOx d’une Honda Civic 2018 diesel ont atteint les limites légales lors d’un test officiel, mais les émissions ont été multipliées par neuf lorsqu’elles ont été conduites dans des conditions normales. T & E a déclaré que le résultat démontre les graves lacunes de ce nouveau test et sa capacité à assurer de faibles émissions des voitures sur route (hors test donc).
L’industrie automobile trouvera toujours un moyen de contourner les tests
Le rapport met également en évidence les problèmes de santé émergents concernant une gamme de polluants non réglementés, notamment les substances cancérogènes, le benzène, les composés carbonylés et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
Florent Grelier a conclu : « Les données montrent que les voitures équipées de moteurs à combustion interne n’étaient pas propres dans le passé, ne sont pas propres aujourd’hui et ne seront pas propres dans un avenir prévisible. L’industrie automobile trouvera toujours de nouveaux moyens de contourner les tests et d’optimiser les résultats. Le seul moyen de garantir la propreté des voitures est d’accélérer le passage à la technologie sans émission et à l’électromobilité. »
En octobre, le Parlement européen et les États membres finaliseront les amendements à la proposition de la Commission qui visait à limiter les émissions de CO2 des véhicules neufs en 2025 et 2030. On peut retenir qu’au cœur de cette bataille, l’Europe a tout intérêt à persister à proposer à la vente des véhicules essence ou des alternatives électriques ou à l’hydrogène.
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