Les prix du carbone de l’UE pourraient s’envoler, ce qui pourrait faire de la Hongrie le premier pays d’Europe de l’Est à fixer une date de sortie pour les combustibles fossiles les plus polluants.
La Hongrie envisage de mettre fin à la production d’électricité au charbon d’ici 2030. Cette initiative pourrait ébranler la région de l’UE la plus fermement opposée au durcissement des mesures de lutte contre le changement climatique.
L’augmentation rapide des prix dans le système européen d’échange de quotas d’émission (ETS) a poussé le gouvernement à engager des discussions avec les propriétaires de la dernière grande centrale thermique au lignite de Hongrie, Mátra, sur l’élimination progressive de l’utilisation du charbon et l’installation d’énergie propre et renouvelable.
« La production d’électricité à base de lignite n’a plus de viabilité économique à long terme en Europe, en raison de la flambée des prix du quota ETS ainsi que de l’absence de tout programme de soutien futur pour la production d’énergie à base de charbon», a déclaré Barbara Botos, secrétaire d’Etat adjointe pour le climat au ministère de l’innovation et de la technologie. La date de sortie envisagée est prévue en 2030.
« La Hongrie a l’intention de fournir à tous une énergie intelligente, propre et abordable », a renchérit la secrétaire d’Etat. Le gouvernement présente un plan de développement « positif et innovant» basé sur de faibles émissions de gaz à effet de serre, a-t-elle ajouté.
La Hongrie se rallie aux décisions des pays européens occidentaux
La Hongrie ne dépend pas autant du charbon que certains de ses voisins d’Europe centrale et orientale. La Pologne, la République tchèque et la Bulgarie présentent le pourcentage le plus élevé d’énergie au charbon dans l’UE.
La Hongrie est sur le point d’ouvrir un débat politique sur une élimination progressive du charbon, indiquait Barbara Botos début novembre dans un document présenté à la Plate-forme « Régions du charbon en transition » de la Commission européenne. La plate-forme, lancée l’année dernière, vise à aider les régions de l’UE les plus pauvres et les plus dépendantes du charbon à passer à l’énergie propre en favorisant la reconversion professionnelle des employés du secteur vers les énergies propres, et en finançant des projets relatifs aux énergies renouvelables.
Si la Hongrie fixait une date butoir pour une sortie du charbon, elle rejoindrait un groupe croissant de pays européens occidentaux, dont font partie la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, l’Italie, le Portugal, la Finlande, l’Autriche, le Danemark et la Suède. Même l’Allemagne, alimentée fortement au charbon, devrait fixer une date butoir pour une sortie du charbon d’ici la fin de l’année.
Zoltán Orosz, responsable de la stratégie pour le propriétaire de la centrale de Mátra, a évoqué le potentiel de remplacement du charbon par la biomasse, le gaz, l’énergie solaire et le stockage de batteries afin de maintenir la centrale en vie au-delà de 2030. Le site aurait par ailleurs le potentiel pour accueillir une usine de panneaux solaires.
En Hongrie, le charbon a généré 18% de l’électricité hongroise en 2016, provenant presque exclusivement de la station Mátra. Le nucléaire fournissait environ la moitié et le gaz environ 20%. La plupart des bassins de charbon et de lignite du pays ont été fermés.
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