Passer du bœuf aux protéines alternatives pourrait sauver des millions de vies et réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre.
Une nouvelle étude menée par l’Oxford Martin School pour le Forum Économique Mondial (WEF) a montré que les efforts visant à remplacer la viande, et en particulier le bœuf, pourraient avoir des avantages considérables pour la santé humaine et l’environnement.
L’organisation qui rassemble les personnes les plus riches et influentes du monde dans la luxueuse station de ski suisse de Davos, a annoncé en ce 24 janvier que 2,4% des décès liés au régime alimentaire pourraient être évités en abandonnant le bœuf.
Et pour les pays plus riches, 5% de ces décès pourraient être évités, selon le livre blanc de l’école intitulé « Protéines alternatives ».
« Les effets les plus positifs se retrouvent dans les pays les plus riches, où la consommation de viande de bœuf est élevée et où il est particulièrement avantageux de consommer plus de fibres », peut-on y lire.
Le consommateur doit revoir son mode de consommation
Le document n’indique pas de chiffres sur le nombre de personnes qui meurent chaque année à cause de leur régime alimentaire, des maladies ou affections qu’il peut engendrer, mais le WEF a soutenu que le fait de se passer de la viande « pourrait éviter des millions de décès inutiles chaque année ».
Le livre blanc stipule que la demande de viande continuera vraisemblablement de croître alors même que la population mondiale devrait atteindre 10 milliards de personnes d’ici 2050.
« Il sera alors impossible de satisfaire durablement la demande de viande dans le monde », a annoncé Dominic Waughray, directeur général de WEF.
Il a souligné que « l’innovation dans les produits, l’amélioration de notre production de bœuf, de porc et de poulet et les efforts du consommateur pour adopter un régime alimentaire plus diversifié» pourraient permettre d’améliorer la santé mondiale, sans avoir à renoncer complètement à la viande.
Le rapport a analysé 13 sources de protéines, notamment le bœuf, le porc et le poulet, ainsi que des fruits et des légumes tels que les haricots, des substituts de viande transformés tels que le tofu et de alternatives, notamment les insectes.
Il est apparu que le fait de passer de la viande à des protéines alternatives pouvait avoir un effet à la fois négatif et positif sur l’apport en nutriments, mais que globalement, la consommation croissante d’alternatives offrait des améliorations en matière de santé.
Ainsi, les haricots, les mycoprotéines et les pois constitueraient le principal atout pour la santé, puisqu’ils permettraient de réduire les taux de mortalité de 7%.
L’élevage constitue une pression énorme sur l’environnement
Le livre blanc mettait également en exergue les données de 2010 montrant que la production de viande de bœuf représentait à elle seule un quart des émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation, soulignant que la demande accrue en protéines pourrait exercer une pression énorme sur l’environnement à moins que des solutions de remplacement ne soient trouvées.
L’élevage de bétail représente une triple menace pour l’atmosphère, car les animaux produisent d’énormes quantités de méthane, un gaz à effet de serre puissant. Associés à cela, l’élevage engendre la perte de forêts (détruites pour créer des espaces de pâturage ou des exploitations céréalières pour nourrir le bétail) dont le rôle est d’absorber le carbone. Enfin, d’immenses quantités d’eau sont également nécessaires pour soutenir le bétail.
« Nous disposons de données évidentes : notre système alimentaire doit être transformé pour le bien de notre planète et de l’avenir de l’humanité », a déclaré le chef du WWF International, Marco Lambertini suite à la parution du livre blanc du WEF, avant de déclarer : « Nous sommes la dernière génération à pouvoir faire quelque chose à ce sujet avant l’effondrement du système. »
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