Selon les données publiées par un think tank, le monde accuse un retard dans la réduction de sa consommation de charbon et la fin des subventions aux combustibles fossiles.

Une étude a révélé que l’élimination du charbon du bouquet énergétique mondial prend trop de temps, que trop de forêts sont encore en cours de destruction et que des subventions aux combustibles fossiles sont toujours accordées, en dépit de leurs effets de distorsion sur le marché.

L’agriculture n’a pas non plus suffisamment progressé pour mettre fin aux pratiques néfastes qui augmentent la production de dioxyde de carbone, et l’industrie lourde ne fait pas assez pour utiliser l’énergie plus efficacement, selon l’analyse réalisée par le think tank du World Resources Institute.

Des progrès importants…

Sans progrès sur tous ces fronts, il est peu probable que le monde connaisse une diminution des émissions de gaz à effet de serre en 2020. Cette cible s’avère nécessaire pour limiter le réchauffement à 1,5 ° C ou 2 ° C et garantir la sécurité future de la planète.

Cependant, l’analyse a également révélé d’importants progrès en matière d’énergie renouvelable, de réduction des émissions de gaz à effet de serre provenant des transports maritimes et d’investissement du secteur public dans la réduction des émissions.

Cela indique que des progrès dans d’autres aspects de la lutte contre le changement climatique sont également possibles, nécessitant un effort accru des secteurs public et privé.

Le World Resources Institute a examiné six objectifs clés jugés nécessaires pour faire en sorte d’atteindre les objectifs de l’accord de Paris de 2015.

Ils comprennent des objectifs en matière d’énergie, de transport, d’utilisation des sols, d’industrie, d’infrastructure et de finance.

Le rapport a révélé que les énergies renouvelables représentaient environ un quart de la production mondiale d’électricité en 2017 et plus des deux tiers de la nouvelle capacité de production d’électricité.

D’ici 2020, l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables coûtera moins cher que l’énergie issue des combustibles fossiles, permettant de réaliser 30% de l’électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030.

… ralentis par certaines industries

Pourtant, la production au charbon continue d’augmenter, des centrales au charbon continuent d’être construites dans certaines zones, et les centrales existantes ne sont manifestement pas mises hors service.

Les véhicules électriques, quant à eux, représentent 1,4% du total des ventes, ce qui rend difficile l’atteinte de 15% des ventes de voitures neuves en 2020.

Le suivi de ces objectifs est le travail de « Mission 2020 », une coalition mondiale de plusieurs organisations d’analyse du climat, dirigée par Christiana Figueres, l’ancienne chef du climat de l’ONU qui a négocié l’accord de Paris. Selon « Mission 2020 » si ces jalons étaient atteints d’ici 2020, les objectifs longs termes de l’accord Paris pourraient être réalisés – les progrès actuels en matière de réduction des émissions rendront plus faciles et moins coûteux leur réduction à long terme.

Christiana Figueres participe au Forum économique mondial de Davos afin de faire pression sur les dirigeants politiques et les entreprises pour qu’ils soutiennent davantage les initiatives de lutte contre le changement climatique.

« Les impacts du changement climatique n’ont jamais été aussi clairs, ni une action aussi urgente, car nous approchons rapidement des points de non-retour. Les dirigeants du monde entier doivent discuter de cette préoccupation qui constitue de la priorité numéro un » indique-t-elle.