Autrefois considérés comme des buissons indésirables, certains arbustes d’Afrique de l’Ouest sont maintenant reconnus comme des activateurs de cultures importants.
Imaginez une plante miracle qui pourrait augmenter le rendement de cultures telles que le millet jusqu’à 900%, produisant des épis prospères et riches, plutôt que de simples touffes de végétation. Une telle plante semble bel et bien exister, bien qu’elle commence seulement à attirer l’attention.
Au Sénégal, Richard Dick, de l’Université de l’Ohio (Etats-Unis), a observé que des cultures de millet disproportionnellement prospères dans des conditions arides et difficiles poussaient à proximité d’un arbuste ligneux auquel peu de gens accordaient auparavant une quelconque attention. « Nous avons trouvé des publications des années 1950 qui recommandaient aux agriculteurs de retirer ces arbustes des champs cultivés en Afrique de l’Ouest», déclare Richard Dick, « précisant que c’était le message transmis par les agences nationales sénégalaises jusqu’aux années 1970. L’hypothèse était que ceux-ci seraient en concurrence avec les cultures pour l’eau et les nutriments.»
De nouvelles recherches suggèrent maintenant que ces arbustes, en particulier celui nommé Guiera senegalensis, sont capables de conserver des réserves d’eau, même en cas de sécheresse, en étirant leurs racines à plusieurs mètres sous terre, puis en partageant cette eau avec les plantes environnantes selon un processus appelé « biorirrigation ».
Un mécanisme pour exploiter ces arbustes
Les avantages pour les plantes voisines semblent inclure une meilleure qualité du sol, une plus grande absorption de nutriments et une efficacité accrue de l’utilisation de l’eau. « Les agriculteurs n’ont probablement jamais envisagé d’augmenter la densité des arbustes, car ils ne savent généralement pas comment créer de nouvelles plantes», précise le chercheur.
Bien qu’ils n’aient pas encore été officiellement promus, ces arbustes ont été identifiés comme des atouts potentiels dans la lutte contre la pauvreté et la famine dans des régions très sujettes à la sécheresse (telles que le Sahel) via un mécanisme mis au point par Richard Dick et ses collègues, connu sous le nom de système optimisé de culture intercalaire d’arbustes.
« Nous avons besoin d’un groupe d’agriculteurs qui parviennent à adapter et à gérer ce mécanisme», a précisé le chercheur.
Ils ont également lancé une organisation à but non lucratif – l’Agro-Shrub Alliance (agroshrub.org) – dédiée à « la promotion de l’agriculture basée sur ces arbustes au moyen de recherches sur le terrain et de formations techniques auprès de familles de petits exploitants agricoles de l’Ouest du Sahel».
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