Le dernier rapport du Fonds mondial pour la nature (WWF) a révélé que les populations de diverses espèces sauvages disparaissent à un rythme alarmant.
Le « rapport planète vivante» 2018 du groupe de protection de la nature fait état d’un « déclin global alarmant de 60% de la population des vertébrés entre 1970 et 2014 ».
En comparaison, il y a quatre ans à peine, le rapport avait constaté une baisse de 50% entre 1970 et 2010.
« La situation est vraiment mauvaise et elle ne cesse de s’aggraver », a déclaré à l’Agence France-Presse, Marco Lambertini, directeur général du WWF.
Les zones équatoriales particulièrement touchées
Ce rapport appelé l’indice de la« planète vivante», est publié tous les deux ans depuis 1998 et a « suivi la population de milliers de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens dans le monde entier».
Cette année Ll’indice « Planète vivante » a travaillé sur un échantillon de 16 704 populations de 4 000 espèces à travers le monde.
Les pertes les plus dramatiques ont été concentrées dans les régions tropicales du monde, et en particulier en Amérique du Sud et centrale, où une baisse de 89% a été observée sur environ 45 ans.
Selon le rapport « l’explosion de la consommation humaine » constituerait le principal coupable de ce déclin.
« La surexploitation et l’activité agricole, entraînées par notre consommation incontrôlée, restent les principales causes de la perte d’espèces actuelle ».
Les humains poussent les systèmes à l’effondrement
Marco Lambertini, déplore auprès de l’AFP que « nous ayons toujours tenu la nature pour acquise. Les humains ont évolué pendant deux millions d’années dans une nature abondante, riche et dominante. Ces dernières décennies, nous avons commencé à modifier la biosphère de manière à pousser certains systèmes planétaires au bord de l’effondrement. »
Le rapport note qu’au cours des cinquante dernières années, l’empreinte écologique de l’humanité a augmenté de près de 200%. Elle découle de ce qu’on appelle la « grande accélération », l’augmentation massive de la population mondiale qui a coïncidé avec l’industrialisation, qui a elle-même « entraîné une augmentation phénoménale de la demande en énergie, en terres et en eau, qui modifie fondamentalement le système d’exploitation de la Terre ».
Le WWF réclame un « accord mondial pour la nature et les hommes» afin de remédier à la perte de biodiversité.
« Il est de plus en plus évident que la survie de l’humanité dépend de nos systèmes naturels, mais nous continuons à détruire la santé de la nature à un rythme alarmant », indique le rapport. « Il est clair que les efforts pour enrayer la perte de biodiversité n’ont pas abouti et que le fait de ne rien changer à nos habitudes aboutira, au mieux à un déclin géré ».
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