La ministre allemande de l’Environnement, Svenja Schulze, a présenté un plan d’actions pour la protection des insectes prévoyant un financement annuel de 100 millions d’euros pour défendre la cause.

L’Allemagne envisage d’établir une loi sur la protection des insectes. Elle viserait à réduire l’utilisation de pesticides et à injecter des dizaines de millions d’euros dans la recherche a annoncé la ministre le dimanche 17 février. Cette proposition va de concert avecla préoccupation mondiale grandissante sur l’impact de l’humanité sur les invertébrés.

« Nous, êtres humains, avons besoin d’insectes, ils méritent d’être protégés par une loi qui leur est propre», a déclaré Svenja Schulze, à l’hebdomadaire Bild am Sonntag.

Un plan d’actions envisagé

Son « plan d’action pour la protection des insectes », prévoirait un financement annuel de 100 millions d’euros pour la cause, dont 25 millions d’euros pour la recherche.

L’Allemagne cesserait également de couvrir avec du béton son territoire, notamment pour la construction de routes ou de maisons et ce, jusqu’en 2050. Elle limiterait également les pollutions lumineuses la nuit afin d’éviter de désorienter les créatures à six pattes.

Selon le document, le gouvernement fédéral fixerait des règles pour « l’application de pesticides tolérable sur le plan environnemental et naturel, ainsi que pour la réduction significative de leur utilisation et de celle d’autres substances nocives dans les habitats des insectes ».

Le programme de Schulze comprendrait une interdiction d’ici 2023 pour le glyphosate, devançant ainsi la France, qui n’a pas encore fixé de date précise.

Mais la ministre du Parti social-démocrate (SPD) pourrait avoir du mal à faire passer sa loi auprès des anciens membres de l’Union chrétienne démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel.

Le principal partenaire de la coalition à Berlin détient le ministère critique de l’Agriculture qui est traditionnellement plus proche des agriculteurs.

La Bavière récolte 1,75 million de signature pour sauver les abeilles

« Nous ne protégerons pas seulement les coléoptères et les bourdons, mais avant tout nous-mêmes en préservant les insectes », a tenu à préciser Svenja Schulze.

Des militants du monde entier ont souligné les risques de diminution du nombre d’insectes, soulignant que les arthropodes sont vitaux pour les plantes pollinisatrices – y compris les cultures vivrières – et représentent une source de nourriture pour les grands animaux mais aussi pour les oiseaux.

La semaine dernière, 1,75 million habitants de la Bavière a signé une pétition en faveur d’un référendum sur « sauver les abeilles ». Elle appelle à davantage de cultures biologiques et d’espaces verts et à une protection accrue contre les produits chimiques agricoles.

La puissante association régionale d’agriculteurs de la région s’est opposée à la campagne référendaire, alertant sur les coûts financiers potentiels pour l’industrie et invitant la population à « cesser de frapper les agriculteurs ».