Des scientifiques comparent la géo-ingénierie solaire à un traitement contre l’hypertension : « Un surdosage serait nocif, mais une dose bien choisie pourrait réduire vos risques ».
Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Climate Change et menée par une équipe de scientifiques de l’université de Harvard indique que la pulvérisation de produits chimiques ayant la capacité de bloquer la lumière solaire dans l’atmosphère pourrait réduire de moitié l’augmentation de la température de la planète.
Une solution aux potentiels effets secondaires indésirables ?
La pulvérisation de produits dans l’air pourrait aggraver les problèmes climatiques en altérant les précipitations dans certaines régions
Mais avec l’inquiétude croissante suscitée par l’impact dévastateur du changement climatique, des expériences ont d’ores et déjà été menées pour déterminer l’efficacité de telles techniques.
Dans une nouvelle étude, une équipe de recherche a utilisé des modèles informatiques pour tenter de déterminer la « dose » parfaite de géo-ingénierie qui ralentirait le réchauffement sans en aggraver la situation.
Les scientifiques ont reconnu que de nombreuses incertitudes entouraient encore cette intervention spectaculaire, mais ils ont suggéré que, dans l’ensemble, cela pourrait produire des avantages significatifs.
« L’analogie n’est pas parfaite, mais la géo-ingénierie solaire est un peu comme un médicament traitant l’hypertension artérielle », a déclaré le Dr Peter Irvine, qui a dirigé l’étude.
« Une surdose serait néfaste, mais une dose bien choisie pourrait réduire vos risques. »
Bien que le Dr Irvine ait déclaré qu’il serait « préférable de ne pas avoir d’hypertension artérielle en premier lieu », une fois le problème identifié, il vaut vraiment mieux essayer de le soigner.
Une solution qui détourne l’attention portée sur la diminution des émissions
Les experts ont averti que pour éviter les pires effets du changement climatique, les émissions annuelles de gaz à effet de serre doivent être réduites de moitié d’ici 2030 – un objectif que le monde est loin d’atteindre.
Le Dr Irvine et ses collègues ont entrepris d’étudier à quel point un programme de géo-ingénierie limité combiné à une réduction des émissions pourrait être efficace.
Ils ont conclu que l’utilisation de telles techniques réduirait de moitié le réchauffement de la planète, mais contribuerait également à enrayer certains des effets climatiques extrêmes liés au réchauffement, tels que l’intensité accrue des ouragans.
Dans cette situation, les chercheurs ont constaté que seulement 0,5% des terres subiraient des effets potentiellement néfastes sur le climat du fait de la géo-ingénierie.
« Il subsiste de grandes incertitudes, mais les modèles climatiques suggèrent que la géo-ingénierie pourrait générer des avantages étonnamment uniformes», a déclaré le professeur David Keith, auteur principal de l’étude.
Une autre étude visant à quantifier les impacts de grande envergure de la géo-ingénierie solaire publiée l’année dernière a conclu qu’elle pourrait être « remarquablement bon marché» si les avions déjà existants sont simplement modifiés pour pouvoir déverser les produits dans le ciel.
Cependant, d’autres recherches ont mis en garde que de telles actions pourraient nuire à l’agriculture mondiale et que l’attention portée à ces solutions détournerait l’attention de l’ambition forte de réduction des émissions.
Commentaires récents