Le conseil municipal a adopté la loi de « mobilisation pour le climat », qui charge les immeubles de réduire leurs émissions de CO2 de 40% par rapport aux niveaux de 2005 sans quoi ils se feront infliger une amende.
Mi-avril, le conseil municipal de New York a adopté la loi de mobilisation pour le climat, qui obligera les immeubles de plus de 7 600 mètres carrés à réduire leurs émissions de carbone de 40% par rapport aux niveaux de 2005 et ce d’ici 2030 au plus tard. Le maire Bill de Blasio devrait signer l’amendement prochainement.
Cette nouvelle loi, qui devrait être mise en application en 2024 touchera à priori environ 50 000 bâtiments dans la ville. Selon l’Urban Green Council, les gratte-ciels de plus de 7 600 mètres carrés ne représentent que 2% des bâtiments de la ville de New York, mais représentent près de la moitié des émissions.
Les musées touchés par cette nouvelle mesure
La ville produit 50 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque année et ces immeubles en représentent environ 67%. Les grands gratte-ciels produisent donc 35% (13 millions de tonnes) de dioxyde de carbone par an.
Quoi qu’il en soit, les propriétaires craignent que les travaux de modernisation et de réhabilitation nécessaires pour répondre aux attentes de la loi en cours leur coûtent des milliards de dollars.
« Malheureusement, [la législation] n’adopte pas une approche globale à l’échelle de la ville pour résoudre ce problème complexe », a déclaré le président du Real Estate Board de New York, John Banks. « Une coalition de parties prenantes comprenant des organisations environnementales, des syndicats, des professionnels de l’ingénierie, des défenseurs du logement et des propriétaires immobiliers s’est unie pour proposer des réformes globales et équilibrées qui auraient permis d’atteindre ces objectifs.»
Les hôpitaux, les logements sociaux et les lieux de culte sont exemptés de la règle, mais les musées ne le sont pas. La loi de mobilisation pour le climat s’appliquera aux nombreuses institutions culturelles de la ville, notamment le Museum of Modern Art, le Whitney Museum of American Art, le Solomon R. Guggenheim Museum et le New Museum.
Avec des espaces vacants et un besoin de systèmes de chauffage et de refroidissement 24h / 24 et 7j / 7, ces grands musées ont tendance à accumuler rapidement des émissions de CO2.
La nouvelle loi va certainement générer une pause pour les organisations artistiques qui cherchent à élargir leurs empreintes dans la ville (le nouveau gratte-ciel du MoMA et le nouvel espace de 23 000 mètres carrés de la Galerie Pace seront soumis à une réglementation), mais aucun des musées susmentionnés n’a encore publié de déclaration à propos de l’ordonnance à venir.
Certaines entreprises ont toutefois exprimé leurs plaintes
La Durst Organization a ainsi déclaré que son bâtiment certifié, connu sous le nom de Bank of America Tower, ne satisferait pas aux exigences même s’il était devenu le premier gratte-ciel à obtenir le grade «platine» aux États-Unis par le Green Building Council en 2010. L’immeuble ouvert 24h / 24 et accueillant 11 000 travailleurs, serait passible d’une amende de 2,5 millions de dollars en 2024 et qui augmenterait chaque année puisque a loi exigera que les bâtiments réduisent leurs émissions de 80% d’ici 2050.
Mais les responsables ont promis un déploiement progressif. Cette année, un bureau de la performance énergétique des bâtiments et des émissions et un conseil consultatif seront créés au sein du département des bâtiments pour réglementer et appliquer les nouvelles normes.
Les défenseurs du plan disent que la modernisation des gratte-ciels – qui nécessitera probablement de meilleurs systèmes de chauffage, de climatisation, d’éclairage et de fenêtres – apportera des milliers d’emplois aux architectes, ingénieurs et constructeurs.
Les propriétaires peuvent également acheter des crédits d’énergie renouvelable pour compenser certains des objectifs d’émissions ou collaborer avec le bureau pour répondre à des exigences énergétiques plus élevées.
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