Un million d’espèces animales et végétales sont concernées par un risque d’extinction : plus de 40% des espèces d’amphibiens, près de 33% des récifs coralliens et plus du tiers des mammifères marins sont menacés.
Un million d’espèces animales sont actuellement menacées d’extinction, selon un nouveau rapport historique de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les écosystèmes (IPBES). Le rapport constate que la nature s’érode beaucoup plus rapidement qu’on ne le pensait auparavant et déclare qu’une action de transformation doit être entreprise pour éviter des dommages irréversibles à la biosphère.
Le rapport de l’IBPES représente la référence en analyse de l’état de la nature au niveau mondial. Il examine non seulement l’impact du changement climatique, mais également la surpêche et la chasse, la pollution et la surpopulation. Les 310 auteurs du rapport détaillent les formes de vie spécifiques les plus vulnérables à l’extinction :
« L’abondance moyenne des espèces indigènes dans la plupart des principaux habitats terrestres a diminué d’au moins 20%, principalement depuis 1900. Plus de 40% des espèces d’amphibiens, près de 33% des récifs coralliens et plus du tiers des mammifères sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles confirment une estimation provisoire de 10% des espèces menacées. Au moins 680 espèces de vertébrés ont été menacées d’extinction depuis le 16ème siècle et plus de 9% de toutes les races de mammifères domestiquées utilisées pour l’alimentation et l’agriculture ont disparu en 2016, avec au moins 1 000 races supplémentaires menacées ».
« Le réseau interconnecté de la vie sur Terre de plus en plus effiloché »
Au-delà de la tragédie de la perte de diversité biologique, ces résultats montrent comment les perturbations des chaînes alimentaires nuisent directement à la civilisation. Les récifs coralliens, par exemple, font partie intégrante des chaînes alimentaires marines et contribuent au recyclage des éléments nutritifs. Selon certaines estimations, plus d’un milliard de personnes en dépendent pour se nourrir.
« Le réseau essentiel et interconnecté de la vie sur Terre devient de plus en plus étroit et effiloché », a déclaré Josef Settele, un biologiste qui a coprésidé l’étude.
Philip Chou, conseiller principal chez Oceana, a évoqué l’implication de déchets plastiques dans les menaces qui pèsent sur la vie marine :
« Nous constatons une augmentation alarmante du nombre de décès de poissons, de mammifères marins et de tortues ingérant du plastique. Ces plastiques se décomposent dans l’océan en particules microscopiques [qui sont] consommées par les poissons, poissons que nous mangeons par la suite. »
Mais il n’est pas trop tard…
Alors que le rapport brosse un tableau sombre de la voie empruntée par l’homme, il indique explicitement qu’il n’est pas trop tard pour prévenir les pires conséquences de la perte de biodiversité et du changement climatique. Sir Robert Watson, président du rapport, a écrit un article pour The Guardian dans lequel il exprimait son point de vue sur les solutions potentielles, notamment au travers d’une transformation des pratiques agricoles.
Il souligne notamment que si le gaspillage alimentaire était un pays, il se classerait au troisième rang des pires sources d’émissions de carbone au monde, après la Chine et les États-Unis :
« Nous devons réorienter les subventions gouvernementales vers une agriculture plus durable et régénératrice. Cela contribuera non seulement à absorber le carbone et à réduire les émissions d’autres gaz à effet de serre, mais pourra également mettre un terme à une trajectoire effrayante dans laquelle les terres agricoles sont tellement surchargées qu’elles finissent par cesser de produire. »
Ce rapport confère une légitimité supplémentaire aux divers mouvements climatiques en plein essor et aux leaders progressistes faisant campagne pour un changement rapide de nos pratiques en faveur de la préservation de notre environnement.
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