Washington est devenu le premier État américain à légaliser le compostage humain, offrant ainsi à ses habitants un moyen plus écologique de se débarrasser de leurs restes.
Le projet de loi, signé par le gouverneur et candidat aux élections présidentielles Jay Inslee, permettrait aux personnes décédées dans l’État de Washington après mai 2020 de renoncer à l’inhumation ou à la crémation et de transformer leur corps en terre selon un processus appelé « recomposition ».
« La recomposition offre une alternative naturelle, sûre, durable à à l’inhumation ou à la crémation, ce qui entraînera des économies importantes en termes d’émission de carbone et d’utilisation des sols », a déclaré à l’AFP Katrina Spade, qui a travaillé à la mise au point du procédé.
Du compost en 30 jours
Katrina Spade a développé cette initiative à travers l’organisation à but non lucratif Urban Death Project et a depuis lancé son entreprise, Recompose. Elle espère ainsi ouvrir le premier salon funéraire « de réduction organique » du pays.
Le procédé consiste à déposer le corps dans un conteneur en acier rempli de luzerne, de copeaux de bois et de paille et à le laisser reposer pendant environ 30 jours. À la fin de cette période, le corps se décompose et les restes peuvent être utilisées pour planter des fleurs ou des arbres.
Lynne Carpenter-Boggs, pédologue de l’Université d’Etat de Washington, a participé à la mise à l’essai du processus en 2018 avec les restes de six volontaires en phase terminale ayant soutenu le projet. Elle affirme que le compost répond aux différentes normes de sécurité fédérales et nationales en matière de polluants.
La directrice générale de la People’s Memorial Association, Nora Menkin, qui a assisté à la signature avec une vingtaine de partisans du projet de loi, a déclaré que Jay Inslee semblait enthousiasmée par la nouvelle loi.
Réduction de l’impact environnemental
Ce dispositif permettrait de répondre aux considérations écologiques de plus en plus importantes à l’échelle mondiale puisqu’il représente une alternative aux inhumations traditionnelles qui présentent un certain nombre d’inconvénients d’un point de vue écologique.
Aux États-Unis, où l’embaumement est pratiqué, chaque action opérée après la mort s’accompagne d’impacts sur l’environnement, allant des produits chimiques d’embaumement qui se dissolvent dans les eaux souterraines aux émissions liées au transport.
De nombreuses installations de crémation ne disposent pas de systèmes de filtration modernes et rejettent du dioxyde de carbone et du mercure dans l’atmosphère. Les cimetières eux-mêmes ont un coût environnemental, que ce soit à travers l’emploi d’engrais et la grande quantité d’eau utilisée pour conserver le bon entretien des espaces verts.
L’Etat de Washington a déjà des cimetières « verts » où les gens peuvent être enterrés sans embaumement, cercueils ou pierres tombales. Cependant, le processus de Katrina Spade s’apparente davantage à une alternative verte à la crémation.
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