Le gouvernement sud-africain a annoncé que la taxe sur le carbone devrait entrer en vigueur le 1erjuin et passer par deux phases : l’une de 2019 à 2022 et l’autre de 2023 à 2030.
Bien que les économistes estiment que la nouvelle taxe sur le carbone a été instauré par le gouvernement pour collecter les fonds dont il a désespérément besoin, un expert insiste sur le fait que l’Afrique du Sud s’acquitte simplement de son obligation d’aider à résoudre les problèmes mondiaux liés aux changements climatiques.
Une mise en place en deux étapes
Le ministre des Finances, Tito Mboweni, a annoncé cette année dans son discours sur le budget que la taxe sur le carbone, qui visait à promouvoir le principe du pollueur-payeur, prévoyait de lutter contre les dommages causés par de fortes émissions de carbone et d’encourager les solutions moins polluantes.
Le Trésor a confirmé dimanche que la taxe sur le carbone devrait entrer en vigueur le 1erjuin et passer par deux phases : l’une de 2019 à 2022 et l’autre de 2023 à 2030. Il prévoit de rendre les entreprises, les particuliers et les entités publiques responsables des émissions de gaz à effet de serre.
Le Fonds mondial pour la nature (WWF), organisation mondiale indépendante pour la conservation de la nature, s’est félicitée de l’adoption de la loi sur la taxe sur le carbone, qui indique au président Cyril Ramaphosa qu’il est urgent d’agir pour faire face à la crise climatique mondiale.
« Nous félicitons le président pour avoir résolu un problème qui subsiste depuis trop longtemps », a déclaré le Dr Morne Du Plessis, directeur général du WWF.
« La taxe a pour objectif d’améliorer la santé humaine, de contribuer aux engagements climatiques et de renforcer la résilience à l’environnement autant qu’à l’économie. Au cours de la deuxième phase, nous devrons augmenter nos ambitions de transition de manière significative. »
Des insatisfaits parmi les industriels et écologistes
La taxe a été proposée pour la première fois en 2010, mais a été reportée au moins trois fois après que les sociétés minières, les aciéristes et la compagnie d’électricité publique Eskom aient annoncé que cela réduirait les bénéfices et ferait monter les prix de l’électricité.
La première phase s’étendra du 1er juin 2019 au 20 décembre 2022, avec un taux de taxe de 120 Rand (7,35 euros) par tonne d’équivalent en dioxyde de carbone.
Les gros consommateurs d’énergie, dont Sibanye-Stillwater et ArcelorMittal, se sont opposés à tout projet d’adoption de lois sur la taxe carbone, affirmant que les taxes étaient inabordables et devraient être supprimées ou différées.
De leur côté, les activistes climatiques locaux et étrangers estiment que la riposte fiscale ne sera pas à la hauteur des objectifs d’émissions fixés par le pays dans le cadre de l’accord de Paris. La taxe est notamment jugée « très insuffisante » par le groupe Climate Action Tracker.
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