La Malaisie a commencé à renvoyer du plastique aux pays exportateurs qui font fi de leurs exigences en matière d’importation.
L’Union européenne est le plus grand exportateur de déchets plastiques, tandis que les États-Unis figurent en tête de liste des principaux exportateurs pour un seul pays.
Mais seule une infime fraction de tous les plastiques jamais produits a été recyclée.
Souvent, les matériaux qui ne peuvent pas être recyclés finissent par être brûlés illégalement, jetés dans des décharges ou des cours d’eau, créant ainsi des risques pour l’environnement et la santé publique.
La Malaisie refuse d’être le dépotoir du monde
Les inquiétudes suscitées par la réception de tels déchets ont obligé les pays à agir. Selon la ministre de l’Environnement, Yeo Bee Yin, jusqu’à 3 300 tonnes de déchets plastiques seront renvoyées de Malaisie dans leurs pays d’origine.
Le plastique provient des poubelles de citoyens d’au moins 14 pays, dont la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, le Japon et l’Australie.
Courant mai, le gouvernement malaisien a également renvoyé cinq conteneurs de déchets en Espagne.
« La Malaisie ne sera pas le dépotoir du monde … nous allons riposter », a déclaré Yeo Bee Yin lors d’une conférence de presse. « Même si nous sommes un petit pays, nous ne pouvons pas être victimes d’intimidation de la part des pays développés. »
« Les pays qui jettent ce plastique », confirme le ministre, « estiment qu’il va être recyclé ». Cependant, la réalité est que les déchets de ces pays prospères sont en grande partie déversés en Asie du Sud-Est.
Une entreprise du Royaume-Uni a exporté à elle seule, plus de 55 000 tonnes de déchets plastiques vers la Malaisie au cours des deux dernières années.
« Ainsi, ce que les citoyens britanniques pensent avoir envoyé pour le recyclage est en réalité jeté dans notre pays », a déclaré Yeo Bee Yin.
« C’est quelque chose de très grave », déplore-t-elle.
L’impact du rejet de la Chine
Jusqu’en janvier 2018, la Chine importait la plupart des déchets plastiques du monde.
Mais en raison de préoccupations liées à la contamination et à la pollution, le pays a déclaré qu’il n’achèterait plus de déchets de plastique recyclé dont la pureté n’était pas de 99,5%.
Depuis que la Chine a perturbé le flux de plus de 7 millions de tonnes de déchets en interdisant son importation l’année dernière, la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande, l’Indonésie, Taïwan, la Corée du Sud, la Turquie, l’Inde et la Pologne ont pris la relève.
La Malaisie a pris une part prépondérante : les déchets plastiques provenant de 10 pays au cours des six premiers mois de 2018 étaient presque aussi importants que ceux qu’elle avait reçus en 2016 et 2017.
Mais les déchets arrivant dans ces pays n’étaient pas suffisamment recyclables et ont posé problème.
Depuis lors, des dizaines de « sociétés de recyclage » ont vu le jour dans le pays, dont beaucoup opèrent sans licence.
« Les Malaisiens, comme dans tous les autres pays en développement, ont le droit de vivre avec de l’air pur, de l’eau potable, des ressources durables et un environnement propre, tout comme les citoyens des pays développés », a déclaré la ministre.
Les Nations Unies prévoient que des millions de décès prématurés vont s’abattre sur des régions d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique d’ici le milieu du siècle, à moins qu’une politique de protection de l’environnement ne soit mise en œuvre de manière drastique.
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