Lorsque la température a atteint 49 degrés, les habitants de la ville de Churu, dans le nord de l’Inde, ont cessé de sortir et les autorités ont commencé à arroser les rues avec de l’eau.
Churu, qui abrite plus de 100 000 habitants, a été l’endroit le plus chaud d’Inde ces derniers jours. Le pays connait une vague de chaleur estivale qui étouffe la plus grande partie du pays avec des températures qui dépassent la normale, même en cette période de l’année connue pour être très rude.
Selon le site météo El Dorado le mercredi 5 juin, cinq des quinze lieux les plus chauds de la planète au cours des dernières 24 heures se trouvaient en Inde ou au Pakistan voisin. À Churu, le mercure a atteint 47,8, en baisse par rapport aux 50 degrés annoncés lundi. Cette température frôle dangereusement le record de tous les temps en Inde, enregistré en 2016.
Une tendance à la hausse des températures ces dernières années
Presque tout le pays est resté sous une vague de chaleur annoncée mercredi, avec des avertissements alarmants concernant une bande qui comprend le nord et le centre de l’Inde, dont les États du Rajasthan et du Madhya Pradesh.
Le ministère de la Santé, mais aussi l’instance nationale de gestion des catastrophes ont publié les précautions à respecter pour rester en sécurité face à de telles vagues de chaleur.
Cependant, cette vague de chaleur n’est pas isolée et fait partie d’une tendance à la hausse des températures en Inde. L’année dernière a été la sixième plus chaude depuis la tenue des registres nationaux en 1901 ; 11 des 15 années les plus chaudes jamais enregistrées se sont toutes produites depuis 2004. La fréquence des vagues de chaleur augmente également, a déclaré un ministre du gouvernement indien plus tôt cette année.
Cela constitue un énorme défi politique. Selon Dholakia, chercheur en environnement, « la science et nos expériences subjectives ont clairement montré que des étés plus longs, plus chauds et plus meurtriers sont sur le point de devenir la norme en raison du changement climatique ». Puis il a ajouté que « chaque ville indienne a besoin d’un plan de lutte contre les chaleurs extrêmes ».
Plans d’action et de prévention
La ville d’Ahmedabad, dans l’État du Gujarat, a été la première à mettre en place un plan d’action contre la chaleur en 2013. Un système d’alerte a rapidement été instauré pour informer le public des températures extrêmes, élargir l’accès à l’eau potable, encourager les employeurs à modifier les horaires de travail afin que les personnes passent moins de temps à l’extérieur et à repeindre les toits afin de refléter plutôt que d’absorber la chaleur. Une étude a depuis montré que la ville évitait plus de 1 000 décès chaque année grâce à de telles mesures.
L’Instance nationale de gestion des catastrophes de l’Inde s’est également employée, avec un succès considérable, à réduire le nombre de décès dus aux vagues de chaleur au cours des dernières années. Selon les chiffres du gouvernement, ces décès sont passés de 700 en 2016 à 20 l’année dernière.
Kuldeep Srivastava, chef du centre de prévision régional du département météorologique indien à New Delhi, a déclaré que la vague de chaleur actuelle s’atténuerait d’ici quelques jours, à mesure que les vents chargés d’humidité souffleront dans les régions les plus gravement touchées. Mais le vrai soulagement ne viendra qu’avec l’arrivée de la saison de la mousson. Les pluies devraient se répendre quotidiennement au Kerala, sur la côte sud-ouest de l’Inde, mais il faudra encore plusieurs semaines avant qu’elles ne gagnent le chemin vers le nord.
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