Melbourne a établi un plan proposant de créer des zones où tout est accessible grâce à des mobilités douces, répondant à la tendance lancée par des urbanistes de plus en plus conscients de l’importance de rendre les lieux moins dépendants de la voiture.
La capacité de se promener dans les villes est devenue une priorité pour les urbanistes au cours du siècle dernier, lorsque les besoins de l’automobile sont devenus une priorité.
Bien que les villes reflètent encore souvent cette préférence à la marche à pied, il existe des mouvements dans le monde entier qui visent à la rétablir.
« Organiser nos villes en fonction de la population, est constructif sur les plans commercial et économique»
Melbourne va désormais proposer un plan qui repose sur la notion de « quartiers accessibles en 20 minutes » – des banlieues où les résidents de la ville australienne peuvent subvenir à la plupart de leurs besoins quotidiens en 20 minutes de marche, à vélo ou en transports publics.
« Organiser nos villes en fonction de la population, pas seulement des voitures, est constructif sur les plans commercial et économique », a déclaré Stephen Conry, directeur général de JLL Australia et Nouvelle-Zélande. « Outre les avantages pour notre santé, nos communautés et notre environnement, il existe de bonnes raisons d’orienter davantage nos villes vers la marche.»
La marchabilité en tant que concept est un phénomène mondial. Barcelone transforme ses axes routiers en espaces publics polyvalents accessibles à pied. Hambourg prévoit de céder 40% de son territoire à des espaces verts connectés et sans voiture. La ville de New York a transformé « l’espace de rue en espace de siège » dans le cadre d’un programme de transformation urbaine partiellement piétonnier, incluant Times Square.
Avantages commerciaux
Les villes qui privilégient les déplacements à pied, à vélo ou en transports en commun « encouragent les gens à interagir et aident les communautés à prospérer », précise Stephen Conry. « Plus de temps passé à l’extérieur améliore le bien-être des personnes, et moins de voitures dans la rue signifie un air plus frais pour respirer. »
L’urbaniste américain Christopher B. Leinberger, partisan majeur de « l’urbanisme accessible aux piétons » aux États-Unis, soutient la thèse économique. Ses études sur les marchés métropolitains aux États-Unis ont montré que, même si les loyers des bureaux, des commerces et des logements sont nettement plus élevés dans les codes postaux accessibles à pied et croissent plus vite que les banlieues dépendantes de la voiture, les ménages à revenu modéré ont des coûts de transport plus bas et un meilleur accès à l’emploi que ceux situés dans des zones moins propices à la marche.
Selon plusieurs études, les gens veulent vivre dans des quartiers plus piétonniers où ils ne sont pas dépendants de la voiture.
Santé et bien-être
Les villes mettant la marche en avant par son bienfait pour la santé et l’environnement présentent un énorme avantage. Les recherches effectuées par plusieurs d’entre elles montrent que si la moitié de tous les trajets de moins de 1 km parcourus en véhicule privé à étaient convertis en marche, le nombre de trajets en véhicule serait de 2,4 millions en moins chaque semaine.
La conception de la ville est donc essentielle. Les rues ont besoin de passages pour piétons ; les quartiers devraient être remplis de commodités telles que des magasins, des écoles et des lieux de divertissement ; les parcs publics doivent compenser les immeubles résidentiels plus petits.
Ce sont les trois grands atouts : la connectivité, la densité et les destinations, étayés par un très bon environnement de marche, sûr et attrayant.
Les villes européennes plus anciennes construites bien avant l’avènement du tout voiture sont propices à la marche, et il est difficile d’atteindre ce niveau pour les autres capitales mondiales.
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