Planter 1 milliard d’arbres pour lutter contre le changement climatique

Et si pour lutter efficacement contre le changement climatique, il suffisait de planter des arbres ? C’est ce que dévoile une étude parue le 4 juillet dans la revue Science.

Dans une nouvelle étude excluant les villes et les zones agricoles, les chercheurs ont découvert que la planète avait près de 9 millions de kilomètres carrés à consacrer pour les arbres. Ce milliard d’arbres nouvellement plantés pourrait réduire de près de 25% les émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, les ramenant à des niveaux jamais vus depuis près de 100 ans, ont annoncé les scientifiques.

Une superficie équivalente à la taille des États-Unis

L’étude montre où dans le monde ces arbres pourraient être plantés et quelle quantité de carbone ils pourraient stocker. Les arbres absorbent le dioxyde de carbone de l’atmosphère et l’utilisent dans le cadre d’un processus appelé photosynthèse, ce qui leur permet de croître et de stocker ce carbone entre autres dans leurs feuilles. Ainsi, la Russie bénéficie du plus d’espace avec 1,5 million de kilomètres carrés, suivie par les États-Unis à 1 million de kilomètres carrés, selon les chercheurs. Les prochains concurrents sont le Canada avec 784 000 km2, l’Australie avec 578 900 km2, le Brésil avec 497 000 km2 et la Chine avec 40 200 km2 disponibles pour les nouvelles pousses vertes.

« Nous savions tous que la restauration des forêts pouvait jouer un rôle dans la lutte contre le changement climatique, mais nous n’avions aucune compréhension scientifique de l’impact que cela pourrait avoir », a étudié l’auteur principal Thomas Crowther, professeur assistant d’écologie à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (ETH Zurich).

Le calcul de l’équipe « montre clairement que la restauration de la forêt est la meilleure solution disponible aujourd’hui contre le changement climatique » a ajouté le chercheur.

La plantation d’arbres dans ces régions augmenterait d’un tiers les terres couvertes de forêts de la planète, sans que cela affecte les terres utilisées par les humains pour les villes et l’agriculture. Une fois que ces arbres ont mûri, ils pourraient stocker 205 milliards de tonnes de carbone, soit environ les deux tiers des 300 milliards de tonnes de carbone que les humains ont rejetés dans l’atmosphère depuis que la révolution industrielle a commencé.

Des résultats d’ici plusieurs décennies

Les zones de verudre ainsi créées pourraient aider à limiter le réchauffement climatique de la Terre. Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a révélé que l’ajout de 10 millions de kilomètres carrés de terres forestières supplémentaires pourrait limiter le changement climatique à 1,5 degrés d’ici 2050. Mais ce nombre pourrait changer, étant donné que les facteurs de changement climatique tendent à s’accélérer rapidement, il faudra peut-être encore plus d’arbres que celui calculé par le GIEC dans leur rapport pour atteindre cet objectif, ont déclaré les chercheurs.

L’équipe suisse a élaboré ses prévisions en utilisant un jeu de données de près de 80 000 forêts et en l’associant à Google Earth Engine, ce qui lui a permis de créer un modèle prédictif de la couverture arborée.

Cependant, même si les arbres sont plantés dès à présent, leurs effets ne seront pas immédiats.

« Cela prendra des décennies pour que de nouvelles forêts mûrissent et réalisent le potentiel pour lequel elles ont été créées », précise ThomasCrowther. « Il est d’une importance vitale de protéger les forêts existantes, de rechercher d’autres solutions pour le climat et de continuer à éliminer progressivement les combustibles fossiles de nos économies afin d’éviter des changements climatiques dangereux ».

 

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