Les températures ont atteint un record de 21 degrés à Alert, l’endroit habité le plus au nord de la planète, à moins de 900 km du pôle Nord, a annoncé le 16 juillet le service canadien de météorologie.
« C’est une statistique assez phénoménale, c’est un exemple parmi des centaines et des centaines d’autres enregistrements établis par le réchauffement de la planète», a déclaré à l’AFP Armel Castellan, météorologue au ministère canadien de l’Environnement.
La température – 21 degrés – a été enregistrée le dimanche 14 juillet 2019 à Alert, une base militaire permanente située au 82e parallèle, qui intercepte les communications en russe et qui abrite une station météorologique depuis 1950.
En octobre, un rapport historique des Nations Unies avait averti qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour éviter une catastrophe mondiale et que pour éviter le chaos climatique, il faudrait une transformation sans précédent de la société et de l’économie mondiale.
Le record d’Alert a été marqué à 21 degrés. « C’est un record absolu, nous n’avons jamais vu cela auparavant », s’inquiète Armel Castellan.
Une vague de chaleur arctique sans précédent
De tels pics de température au nord sont « complètement stupéfiants», a-t-il déclaré, notant que « depuis une semaine et demie, nous avons eu des températures beaucoup plus élevées que d’habitude».
Le record précédent de 20 degrés avait été établi le 8 juillet 1956, mais depuis 2012, la température a atteint plusieurs jours à 19 degrés à la base située au bord de l’océan Arctique.
La température quotidienne moyenne à Alert en juillet est de 3,3°, avec une température maximale moyenne de 6°.
« Il n’est pas exagéré d’appeler cela une vague de chaleurarctique », a déclaré David Phillips, climatologue principal à Environnement et Changement climatique Canada, un bureau du gouvernement.
« Le nord, du Yukon jusqu’aux îles de l’Arctique, a été été touché par le deuxième ou le troisième printemps le plus chaud jamais enregistré», précise-t-il.
En outre, les modèles de prévision du gouvernement canadien « montrent que cela va continuer jusqu’en juillet, puis en août et au début de septembre ».
La vague de chaleur actuelle est due à un front de haute pression sur le Groenland, ce qui est « assez exceptionnel » et alimente les vents du sud sur l’océan Arctique, explique Armel Castellan.
L’Arctique se réchauffe trois fois plus vite que les autres parties de la planète, soulignant la nécessité d’une réduction drastique des émissions de carbone.
Commentaires récents