Les derniers rapports des scientifiques faisaient état de 12 ans pour changer la trajectoire actuelle et atteindre les objectifs fixés dans le cadre des accords de Paris. En réalité, nous n’aurions que 18 mois pour opérer un tel changement.
Il semble qu’il existe un consensus croissant sur le fait que les 18 prochains mois seront déterminants pour faire face à la crise mondiale du réchauffement climatique, entre autres défis environnementaux.
L’année dernière, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a indiqué que pour maintenir la hausse des températures mondiales en dessous de 1,5 ° C ce siècle, il faudrait réduire les émissions de dioxyde de carbone de 45% d’ici 2030.
Mais aujourd’hui, les observateurs reconnaissent que les mesures politiques décisives permettant la réduction des émissions de carbone devront avoir lieu avant la fin de l’année prochaine.
Des plans établis en 2020 pour objectif 2030
L’un des gros titres sous-estimés dans le rapport du GIEC de l’année dernière était que les émissions mondiales de dioxyde de carbone devaient atteindre leur maximum d’ici 2020 pour maintenir la planète en dessous de 1,5°C.
Les plans actuels sont loin d’être assez solides pour maintenir les températures en dessous de la limite dite de sécurité. En ce moment, nous nous dirigeons vers 3°C de réchauffement d’ici 2100 et non pas 1.5°C.
Comme les pays définissent généralement leurs plans sur cinq ou dix ans, si l’objectif de réduction de 45% des émissions de carbone à l’horizon 2030 doit être atteint, ces plans doivent vraiment être mis sur la table d’ici la fin de 2020.
Le sommet spécial sur le climat convoqué par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, se tiendra à New York le 23 septembre.
Antonio Guterres a clairement indiqué qu’il souhaitait que les pays ne se présentent à l’ONU que s’ils pouvaient faire des annonces significatives pour améliorer leurs plans nationaux de réduction du carbone.
Cet événement sera suivi par la COP25 à Santiago, au Chili, où la réalisation la plus importante consistera probablement à faire avancer le processus.
Un monde qui se réveille
Qu’il s’agisse de preuves de canicules, de l’influence de Greta Thunberg, ou de la montée de collectifs tels que Extinction Rebellion, l’intérêt du public pour le changement climatique et la soif de trouver des solutions, la société civile se mobilise chaque jour un peu plus et exige des mesures importantes
De leur coté, les politiciens se sont rendus compte de ces changements et ne peuvent plus ignorer le problème.
Sans aucun doute, 2020 est une échéance difficile pour qu’un leadership climatique se manifeste enfin.
La COP de 2020 devrait se dérouler au moment où les États-Unis se retireront de l’accord de Paris. Mais si Donald Trump ne l’emporte pas à l’élection présidentielle, cette position pourrait changer, avec un vainqueur démocrate susceptible de revenir sur sa décision.
L’une ou l’autre des possibilités pourrait avoir des conséquences énormes sur la lutte contre le changement climatique.
À l’heure actuelle, un certain nombre de pays semblent vouloir ralentir les progrès. En décembre dernier, les États-Unis, l’Arabie saoudite, le Koweït et la Russie ont notamment bloqué le rapport du GIEC.
Le réchauffement climatique, mais pas que
Bien que les décisions prises en matière de changement climatique au cours des prochaines années soient cruciales, il existe un certain nombre d’autres rassemblements clés sur l’environnement qui façonneront la nature en matière de préservation des espèces et de protection de nos océans.
Plus tôt cette année, une étude majeure sur les pertes subies dans le monde naturel à la suite de la publication du rapport IPBES a montré que près d’un million d’espèces pourraient être disparues au cours des prochaines décennies.
Pour remédier à ce problème, les gouvernements se réuniront en Chine l’année prochaine pour tenter de trouver un accord protégeant les créatures de tous types.
La Convention sur la diversité biologique est l’organe onusien chargé d’élaborer un plan de protection de la nature à l’horizon 2030.
La réunion de 2020 pourrait être se rapprocher d’un « accord de Paris » pour le monde naturel. Si un accord est trouvé, il est probable que l’accent sera mis sur l’agriculture et la pêche durables. Il plaidera pour une plus grande protection des espèces et une limitation de la déforestation.
L’année prochaine, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer se réunira également pour négocier un nouveau traité mondial sur les océans.
Si tout cela se réalisait, le monde pourrait avoir une chance de préserver notre environnement naturel.
Mais les défis sont énormes, et la participation politique malheureusement inégale.
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