L’Assemblée nationale a voté l’interdiction de tous les plastiques jetables d’ici 2040, ce qui serait beaucoup trop tard pour de nombreux défenseurs de l’environnement.
La France ne mettra pas fin aux emballages en plastique demain, ou dans un avenir proche, car l’Assemblée nationale a voté l’interdiction de tous les plastiques à usage unique d’ici 2040, même si l’Union Européenne s’est donnée pour priorité politique de s’attaquer à la principale cause de la pollution de l’océan.
« L’Assemblée nationale vient de voter l’interdiction des plastiques à usage unique d’ici 2040. La France envoie ce soir un message puissant et concret à ses partenaires européens et au reste du monde ! », a écrit la secrétaire d’État à la Transition écologique, Brune Poirson sur Twitter.
L’amendement adopté vise « tous les emballages alimentaires, flacons, bouteilles, que l’on retrouve partout dans nos placards à usage domestique et industriel », a expliqué son auteur, la députée Laurence Maillart-Méhaignerie.
Décidé dans le cadre de la révision du projet de loi anti-déchets qui vient de débuter à l’Assemblée nationale, cet amendement du président Macron vise tous les produits plastiques jetables.
Le Parlement européen a adopté en mars une directive interdisant certains plastiques jetables.
Urgence environnementale
Théoriquement, le projet de loi déposé par le gouvernement en juillet tente d’organiser les modes de production et de consommation du « jetable » au « circulaire ».
Outre la réduction de l’utilisation des plastiques, elle entend également garantir une consommation plus durable des ressources et vise également à améliorer le recyclage, à mettre en place un système de consigne et à créer un « indice de réparabilité des produits ».
Mais le calendrier d’élimination des plastiques jetables adopté par la majorité des députés a provoqué un tollé, étant donné qu’il semble déconnecté de ce que le Parlement européen a récemment déclaré être une « urgence environnementale ».
Le député écologiste David Cormand s’est immédiatement rendu sur Twitter et a dénoncé l’absurdité de la mise en œuvre d’une telle mesure d’ici 2040.
Le WWF France a publié un communiqué dénonçant le calendrier du gouvernement : « Nous ne pouvons pas attendre 2040 pour interdire les sacs jetables, les petites bouteilles ou les plastiques dans les administrations publiques et lors d’événements ! Le WWF France demande au gouvernement et aux députés de prendre des mesures concrètes et immédiates ».
Mais pour la France, inclure cette interdiction dans le texte du projet de loi est tout un exploit, étant donné que le Sénat a rejeté l’interdiction pour 2040 lors de sa deuxième délibération sur le projet de loi après que le gouvernement eut fait pression.
La production de plastique augmente dans le monde mais ralentit en Europe
Alors que la production mondiale de plastiques augmente, elle ralentit en Europe, selon PlasticsEurope, la principale association paneuropéenne de fabricants de plastiques.
Pourtant, la France ne peut pas être considérée comme un leader dans la lutte contre les plastiques à usage unique en Europe. Lors d’un vote en mars dernier, le Parlement européen a adopté une interdiction moins étendue des assiettes, des couverts, des cotons-tiges et des pailles.
Mais étant donné que l’interdiction était prévue pour 2021, le Parlement européen s’est montré plus ambitieux, d’autant plus que, selon la Commission, les produits concernés par l’interdiction représentent 70% de l’ensemble des déchets marins.
Lors des débats précédents, les députés avaient voté l’interdiction des plastiques à usage unique d’ici le 1er janvier 2020.
Mais ce délai a ensuite été reporté à 2021 en ce qui concerne certains plastiques (pailles, couvercles jetables, assiettes, couverts, bâtonnets pour boissons, contenants ou récipients en polystyrène expansé, bouteilles en polystyrène expansé pour boissons, tiges de support de ballon), tandis que d’autres étaient complètement ignorés (boîtes, glacières, saladiers, plateaux repas).
Commentaires récents