Une multitude de facteurs ont contribué à ce que l’aéroport de Cochin devienne entièrement solaire. Depuis, d’autres aéroports en Inde suivent le mouvement et emboîtent le pas
Les 40 MW d’énergie solaire ont considérablement réduit l’empreinte carbone de l’aéroport, évitant ainsi plus de 0,9 million de tonnes métriques au cours des 25 prochaines années, ce qui équivaut à planter 9 millions d’arbres ou à ne pas conduire 3 800 millions de kilomètres.
En novembre 2018, avec 40 MW d’installations, l’aéroport de Cochin est devenu le premier aéroport au monde à être uniquement alimenté par l’énergie solaire.
De multiples avantages
Les premiers 100 kW de panneaux solaires photovoltaïques, qui tapissent le toit du terminal d’arrivée international, sont devenus opérationnels au début de 2013.
L’énergie solaire ayant gagné du terrain à l’échelle nationale et l’expérience de l’industrie réduisant le coût des installations, la technologie a rapidement présenté une alternative d’alimentation moins chère.
En parallèle, le service public local, le Bureau d’électricité de l’État du Kerala (KSEB), a augmenté les tarifs du réseau et, en tant qu’établissement commercial, le tarif de l’aéroport était porté à 7 roupies (0,09€) par unité. À ce rythme, la centrale solaire de 1,1 MW, avec une production quotidienne de 4 400 unités, permettait à l’aéroport d’économiser 30 000 roupies (380 €) par jour sur leurs factures d’électricité.
En installant des panneaux solaires, l’aéroport disposait techniquement d’une source de production gratuite dans ses locaux (à l’exception d’un maigre coût d’exploitation et de maintenance qui représente un pour cent du coût total du système).
L’aéroport avait de plus l’intention de réduire ses émissions (et son empreinte carbone). Le passage à l’énergie solaire répondait à cette volonté. En gros, chaque kWh de production d’énergie solaire permet d’économiser un kg d’émissions de CO2.
Aujourd’hui, la centrale solaire de l’aéroport de Cochin génère environ 1,6 lakh d’unités par jour, évitant 1,6 lakh kg d’émissions de CO2. En supposant en outre que l’alternative serait la production de charbon connectée au réseau, en adoptant l’énergie solaire, elle évite également un gramme de particules (PM), huit grammes de SOx et cinq grammes de NOx pour le kWh d’électricité généré par sa centrale solaire photovoltaïque.
Exemple pour plusieurs autres aéroports
Malheureusement, l’aéroport manquait d’espace sur le toit. Mais il a été rapidement décidé que les terres mises de côté pour l’expansion future du fret seraient utilisées à la place pour les installations solaires photovoltaïques.
« La disponibilité immédiate de vastes étendues de terrain, acquises lors de sa création, a supprimé un énorme goulot d’étranglement pour l’aéroport de Cochin », a expliqué PV Sivaprasad, directeur de KSERC, expliquant pourquoi d’autres aéroports n’ont pas fait de tentatives similaires.
Satish Kumar Pai a ajouté que puisque les nouveaux systèmes coûtaient considérablement moins cher et étaient plus efficaces, « leur coût en capital serait récupéré dans 5-6 ans ». De plus, l’aéroport devrait croître comme il l’a fait au cours des cinq dernières années ; entre 2012 et 2018, le nombre de passagers et le fret transitant par l’aéroport de Cochin ont doublé.
Cette demande croissante sera satisfaite par une énergie solaire encore moins chère. « L’aéroport envisage 10 MW supplémentaires de panneaux solaires photovoltaïques », explique-t-il.
Le succès de l’aéroport de Cochin est en grande partie imputable à la coopération de la KSEB. Le service public permet la facturation nette, qui est l’équilibrage net de l’électricité alimentée et tirée du réseau.
Depuis, d’autres aéroports à travers l’Inde ont pris en considération les avantages de cette énergie et l’ont adopté. Le ministère de l’aviation civile de l’Union espère également, dans sa politique nationale de l’aviation verte 2019, « permettre et promouvoir le développement et l’utilisation maximale des énergies solaires et autres énergies renouvelables dans l’écosystème de l’aviation civile ».
Plus de 20 aéroports indiens, dont Delhi, Chennai, Hyderabad, Kolkata, ont installé ou sont en train d’installer une certaine capacité solaire dans ses locaux.
Pour une industrie à forte contribution aux émissions de carbone d’origine humaine dans le monde, cette transition est encourageante.
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