La Grande-Bretagne interdira la vente de voitures neuves à essence, diesel et hybrides à partir de 2035, cinq ans plus tôt que prévu, afin de réduire la pollution atmosphérique. Cette nouvelle pourrait annoncer la fin de plus d’un siècle de dépendance à l’égard du moteur à combustion.
Cette étape semble une victoire pour les voitures électriques, et si elle était copiée à l’échelle mondiale, pourrait ébranler les producteurs de pétrole, ainsi que transformer l’industrie automobile et par la même occasion l’une des icônes du capitalisme du XXe siècle : l’automobile elle-même.
2035 au plus tard
Le Premier ministre Boris Johnson cherche à utiliser cette annonce pour rehausser les ambitions environnementales du Royaume-Uni après avoir présenté la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26) prévue en novembre à Glasgow.
« Nous devons gérer nos émissions de CO2 », a déclaré le Premier ministre lors de l’événement de lancement de la COP26 au Museum de Sciences de Londres le 4 février. « En tant que pays et en tant que société, en tant que planète, en tant qu’espèce, nous devons maintenant agir. »
Le gouvernement a déclaré que, sous réserve de consultations, il mettrait fin à la vente de voitures et de camionnettes neuves à essence, diesel et hybrides en 2035, ou plus tôt si une transition plus rapide était possible.
Des pays et des villes du monde entier ont annoncé leur intention de réprimer les véhicules diesel à la suite du scandale des émissions de Volkswagen en 2015 et à l’introduction par l’UE des règles plus strictes en matière de dioxyde de carbone.
Inquiétudes sur la disparition des moteurs à combustibles
Les maires de Paris, Madrid, Mexico et Athènes ont annoncé leur intention d’interdire les véhicules diesel des centres-villes d’ici 2025. La France s’apprête à interdire la vente de voitures à combustibles fossiles d’ici 2040.
Alors que la demande de véhicules électriques a augmenté en Grande-Bretagne, le deuxième marché européen pour les véhicules neufs, les modèles diesel et essence représente toujours 90% des ventes. Les acheteurs potentiels de modèles plus écologiques s’inquiètent de la disponibilité limitée des points de recharge, de la gamme de certains modèles et du coût.
Le gouvernement a déclaré l’an dernier qu’il fournissait 2,5 millions de livres supplémentaires (2,96 millions d’euros) pour financer l’installation de plus de 1 000 nouveaux points de recharge pour les véhicules électriques dans les rues résidentielles.
Bien que l’interdiction n’entrera pas en vigueur avant 15 ans, le changement affectera la prise de décision plus tôt, puisque les constructeurs automobiles décideront des investissements bien avant qu’un véhicule ne quitte la chaîne de production pour la première fois, sachant qu’un cycle de vie modèle soit d’environ sept ans.
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