Les constructeurs automobiles allemands Volkswagen et Daimler ont lancé une étude dans le but de faire pression auprès du Chili pour bénéficier d’une exploitation du lithium plus « durable ». Cette étude émane d’une croissance au sein de la chaîne d’approvisionnement suite au boom attendu des véhicules électriques.
La saline d’Atacama, au Chili, est de loin la plus grande source d’approvisionnement en métal pour batteries ultra-légères du « triangle du lithium » d’Amérique du Sud. La région, dont l’écosystème fragile dépend d’un approvisionnement en eau limité, abrite les deux principaux producteurs mondiaux, l’américain Albemarle Corp et le chilien SQM.
Mais les inquiétudes concernant la durabilité tourmentent depuis longtemps les mineurs d’Atacama, qui extraient le métal des mares de saumure sous le désert le plus sec du monde. Les résidents et les groupes environnementaux s’inquiètent des dommages potentiels sur cet écosystème régional abritant une ancienne culture indigène, des lagunes peuplées de flamants roses rares et une industrie touristique en plein essor.
L’agence de développement allemande GIZ et la Fundacion Chile, une société publique-privée, auraient rencontré Cristóbal De La Maza, chef du principal organisme de réglementation environnementale chilien SMA, au début de cette année pour présenter officiellement les plans de « l’étude de faisabilité ».
Ce projet serait porté par les sociétés Volkswagen et Daimler et supporterait l’idée de l’importance que ces sociétés ont fait de la durabilité du lithium.
Pression sur les constructeurs
La pression monte sur les constructeurs automobiles allemands pour accélérer la production de véhicules électriques afin de respecter les règles anti-pollution de plus en plus strictes de l’Union européenne. À elle seule, Volkswagen a misé son avenir sur un plan de 83 milliards d’euros visant à produire de manière rentable des véhicules zéro émission.
Cette poussée a incité à un examen approfondi des pratiques minières autour des métaux clés tels que le cobalt, le cuivre et le lithium, qui devraient tous connaitre une augmentation de la demande dans les années à venir.
L’étude de faisabilité a démarré par des pourparlers auprès des communautés locales, des régulateurs et des mineurs.
Le but des réunions est d’élaborer un « plan d’action conjoint » et, à terme, de « mettre en œuvre des actions prioritaires » pour répondre aux préoccupations croissantes concernant l’extraction du lithium dans la région.
Sujet sensible au Chili
Les préoccupations concernant la durabilité sont devenues un sujet sensible pour le Chili en tant que terre d’extraction de lithium.
Un tribunal environnemental chilien a qualifié l’écosystème d’Atacama de particulièrement fragile. Il a mis en garde contre un « niveau élevé d’incertitude scientifique » autour du comportement de sa nappe phréatique.
Le problème de l’utilisation de l’eau est également devenu un point de blocage pour les plans de SQM et d’Albemarle visant à augmenter la production du Chili pour répondre à la hausse prévue de la demande.
L’Australie, premier producteur mondial de métal blanc, extrait son lithium de la roche et non de la saumure.
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