La France doit conserver les pesticides pour lutter contre les nouvelles maladies des plantes propagées par le commerce international et le changement climatique, alors même qu’elle tente d’éliminer certains produits chimiques des cultures comme le glyphosate indique l’agence nationale de santé et de sécurité.
Un premier cas d’un virus qui peut ravager les plants de tomates a été confirmé la semaine dernière. Selon l’Anses, il fait partie d’une liste croissante de maladies émergentes qui risquent de s’imposer dans le pays.
« Quand il y a des crises sanitaires chez les plantes, il n’y a pas d’antibiotiques. La principale réponse est l’éradication : vous détruisez et vous désinfectez », a déclaré lundi à la presse le directeur général de l’Anses, Roger Genet.
« Nous devons conserver une gamme de molécules efficaces et en même temps réduire leur utilisation autant que possible », a-t-il ajouté.
L’interdiction générale imposée par la France aux néonicotinoïdes, un type d’insecticide accusé de mettre en danger les abeilles, a par exemple vu la fin d’un produit efficace pour lutter contre le charançon rouge des palmiers, a ajouté Roger Genet.
Le coléoptère, qui attaque les palmiers, est présent sur la côte méditerranéenne.
Suppression du glyphosate
En tant qu’agence délivrant les autorisations de pesticides pour les cultures, l’Anses a été au centre d’un débat acharné sur l’utilisation des pesticides, notamment par un plan gouvernemental d’élimination du glyphosate.
L’Anses a déclaré en décembre qu’elle retirait des licences pour des dizaines de désherbants en raison de données insuffisantes sur les risques pour la sécurité ou pour ceux où il existait des alternatives. L’agence examine en même temps les produits à base de glyphosate suite à la demande du gouvernement.
Le gouvernement français fait pression pour éliminer le glyphosate d’ici l’année prochaine. L’herbicide est suspecté de favoriser le développement de cancer, mais de nombreux agriculteurs et scientifiques affirment qu’il est sans danger lorsqu’il est utilisé correctement.
Cependant, le gouvernement a déclaré qu’il autoriserait des exemptions là où il n’y a pas d’autres options viables, notamment pour l’agriculture de conservation des sols qui évite le labour mais utilise du glyphosate.
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