La militante suédoise Greta Thunberg a rejoint les appels du 50ème anniversaire du Jour de la Terre visant à un effort combiné de lutte contre la pandémie de coronavirus et la crise climatique.
Le confinement de la moitié des habitants de la planète a conduit à des améliorations spectaculaires de la qualité de l’air et de l’eau, mais la nécessité de remettre des millions de personnes au travail assombrit le paysage environnemental.
Avec la fermeture des économies du monde entier, la faune est revenue dans les rues des villes, avec des loups, des cerfs et des kangourous repérés sur les voies de circulation regorgeant généralement de circulation.
Des poissons ont été vus dans les canaux de Venise qui ne sont plus pollués par les habituels paquebots, tandis que les habitants de certaines villes indiennes ont rapporté avoir vu l’Himalaya pour la première fois depuis des décennies.
L’imagerie satellitaire a montré des améliorations significatives de la qualité de l’air à travers l’Europe et l’Asie, y compris en Chine, où la pandémie de coronavirus a émergé.
Mais les habitants de certaines des villes les plus sujettes au smog de Chine ont dit craindre que cette éclaircie ne dure pas suite à la relance économique du pays.
L’ « urgence encore plus profonde » du changement climatique
De son côté, Greta Thunberg indique que l’action contre le coronavirus ne signifie pas pour autant que la crise climatique a disparu.
« Aujourd’hui, c’est le Jour de la Terre et cela nous rappelle que le climat et l’urgence environnementale sont toujours en cours et que nous devons lutter contre la pandémie… en même temps que nous nous attaquons au climat et à l’urgence environnementale, car nous devons faire face à deux crises à une fois », a-t-elle dit.
Pour Antonio Guterres, dirigeant de l’ONU, les gouvernements doivent utiliser leurs réponses économiques à la pandémie pour s’attaquer à « l’urgence encore plus profonde » du changement climatique.
Alors que qu’une lutte mondiale émerge entre les investisseurs soutenant les mesures de « relance verte » et les lobbyistes de l’industrie visant à affaiblir les réglementations climatiques, Antonio Guterres a mis en garde les gouvernements contre le renflouement des industries fortement polluantes.
« En ce Jour de la Terre, tous les regards sont tournés vers la pandémie de COVID-19 », a alerté António Guterres. « Mais il y a une autre urgence encore plus profonde, la crise environnementale qui se déroule sur la planète. »
Économie avant écologie
Peter Betts, un ancien négociateur en chef du climat pour la Grande-Bretagne et l’Union européenne, mentionne les pressions pour que les plans de relance économique soient « à faibles émissions de carbone et climato-intelligents ».
« Le risque est que pour certains gouvernements du monde entier, il y ait une énorme nécessité à relancer l’économie, à ramener les gens au travail », s’inquiète Peter Betts.
C’est une priorité pour le président américain Donald Trump, qui veut remettre l’Amérique, et en particulier son industrie pétrolière et gazière, au travail.
« Nous ne laisserons jamais tomber la grande industrie pétrolière et gazière américaine », a tweeté Trump, appelant à « un plan qui mettra des fonds à disposition afin que ces entreprises et ces emplois très importants soient garantis à long terme ! »
La pandémie de coronavirus devrait réduire les émissions de dioxyde de carbone de 6% cette année, a déclaré le chef de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), ce qui serait la plus forte baisse annuelle depuis la Seconde Guerre mondiale.
Mais cela n’arrêtera pas le changement climatique, a déclaré l’OMM.
« Le COVID-19 peut entraîner une réduction temporaire des émissions de gaz à effet de serre, mais il ne remplace pas une action climatique durable », a déclaré l’OMM dans un communiqué à l’occasion du Jour de la Terre.
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