Les Amis de la Terre ont accusé la France de planter une « bombe climatique à retardement » au Mozambique, ce qui engendrera une « crise climatique irréversible ».
Le géant pétrolier français Total développe actuellement un mégaprojet d’exploitation de gaz naturel au Mozambique.
Cette découverte pourrait transformer l’un des pays les plus pauvres de la planète en un exportateur de premier plan de gaz naturel liquéfié.
Des projets gaziers équivalents à 49 fois les émissions de gaz à effet de serre du pays
Les Amis de la Terre ont alors accusé la France d’avoir posé une « bombe climatique à retardement » au Mozambique.
« Depuis plusieurs années, tout l’arsenal de la diplomatie économique française s’emploie à défendre les intérêts français au Mozambique », a expliqué l’ONG le 15 juin, notamment « une myriade d’entreprises françaises de l’industrie des combustibles fossiles et des secteurs limitrophes ».
Le rapport, intitulé « De l’Eldorado gazier au chaos : Quand la France pousse le Mozambique dans le piège du gaz » indique que 60 milliards de dollars seront investis dans les vastes réserves sous-marines découvertes au large des côtes nord du pays au début des années 2010.
Estimée à 5 000 milliards de mètres cubes, cette découverte pourrait transformer l’un des pays les plus pauvres de la planète en un exportateur de premier plan de gaz naturel liquéfié (GNL).
Cependant, les Amis de la Terre ont accusé, « les pouvoirs publics français forcent encore un autre pays africain à la dépendance aux combustibles fossiles … au nom des intérêts économiques des industriels de l’énergie et des banquiers français ».
Le rapport note que les trois projets gaziers en cours de développement « pourraient libérer jusqu’à l’équivalent de sept fois les émissions annuelles de gaz à effet de serre de la France et de 49 fois les émissions nationales annuelles du Mozambique ».
« Il s’agit d’une bombe climatique à retardement prête à exploser et qui contribuera à pousser le monde encore plus loin vers une crise climatique irréversible ».
Exploitation dans une zone de conflits armés
Total, la société états-unienne ExxonMobil et l’italien ENI espèrent commencer à exploiter les réserves d’ici 2022-2023, Total prévoyant d’investir 25 milliards de dollars dans cette entreprise.
Les réserves de gaz sont situées dans la province septentrionale de Cabo Delgado, le centre d’une insurrection islamiste qui a fait au moins 1 100 morts ces 30 derniers mois, selon un décompte de l’ONG Cartes et données sur les conflits et violences dans le monde (ACLED).
Les Amis de la Terre accusent également la France « d’avoir contribué à enflammer les tensions dans la province de Cabo Delgado en soutenant les multinationales gazières et la militarisation de la zone ».
Les Amis de la Terre ont déclaré que « les entreprises françaises, y compris les banques privées et les sociétés énergétiques comme Total, doivent immédiatement mettre fin à leur implication dans des projets gaziers au Mozambique ».
L’organisation a également désigné les banques françaises Crédit Agricole et Société Générale comme « les principaux acteurs, agissant en tant que conseillers financiers des opérateurs gaziers » dans l’ancienne colonie portugaise de la côte sud-est de l’Afrique.
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