Suez a lancé une alternative de dernière minute à l’offre de rachat de son rival Veolia. Cette dernière implique le groupe de capital-investissement Ardian. Cependant, cette manœuvre semble peu susceptible d’aboutir car elle serait arrivée trop tard pour l’actionnaire de Suez, Engie.

Veolia a conclu mercredi soir un accord de rachat de la participation du groupe énergétique Engie dans Suez de 29,9%. Cet accord vient en prélude de l’offre publique d’achat complète et marque une percée après des semaines d’hostilités entre les parties.

Veolia a tenté de persuader Engie de vendre sa participation, notamment en portant son offre à 3,4 milliards d’euros. Veolia a maintenant le feu vert du conseil d’administration d’Engie et un accord pour finaliser les détails d’ici lundi.

Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui a appelé au dialogue, a déclaré jeudi que la situation Suez-Veolia évoluait dans la « bonne direction ». L’État français est un actionnaire majeur d’Engie.

De son côté, Suez avait rejeté les propositions de Veolia dès le départ, et créé des obstacles à un accord, notamment en mettant son activité française d’Eau à l’écart de l’accord.

L’implication de Suez mise en cause

Le 1^er octobre, Suez a soutenu la proposition d’achat d’Ardian, un groupe de capital-investissement.

Mais la proposition d’Ardian ne mentionne pas de prix, et le président d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a déclaré qu’il était maintenant trop tard pour toute alternative.

Suez a déclaré avoir pris note des déclarations de Veolia et d’Engie, ainsi que de l’extension du délai jusqu’au 5 octobre.

« Suez continue de travailler activement dans ce cadre et avec l’esprit de dialogue ouvert que le ministre français de l’économie et des finances a demandé », a déclaré Suez.

Engie espère maintenant persuader Suez de démanteler ses plans d’ici lundi, ouvrant la voie à des discussions amicales avec Veolia, ont déclaré deux sources proches du dossier.

Même sans cela, cependant, Veolia est susceptible de poursuivre son offre publique d’achat complète sur Suez, ont ajouté les sources, tout en essayant d’impliquer la direction de Suez dans les discussions qui suivront.

Veolia a fait valoir qu’une prise de contrôle de Suez entraînerait des économies et aiderait l’entité issue de la fusion à repousser la concurrence émergente venue de Chine.