Le raffineur de pétrole italien Saras vise des économies de coûts de 120 millions d’euros pour faire face à une lente reprise de la demande de carburant en raison du coronavirus et prévoit d’augmenter la production de biocarburants pour répondre aux réglementations environnementales plus strictes.
Saras exploite la raffinerie Sarroch qui produit 300 000 barils par jour dans le sud-ouest de la Sardaigne et, comme ses pairs, est aux prises avec un effondrement sans précédent de la consommation d’énergie.
Saras, qui a enregistré une perte au premier semestre de 41 millions d’euros, prévoit de réduire sa base de coûts « d’environ 120 millions d’euros », a précisé son PDG, Dario Scaffardi.
Environ 30 millions d’euros d’économies seront réalisées en exploitant le programme de « congé temporaire » du gouvernement italien convenu avec les syndicats locaux et annoncé lundi et qui concernera l’ensemble de ses 1 378 employés.
Dario Scaffardi a ajouté qu’aucun salarié ne serait licencié.
D’autres économies viendront par la suite et iront de la réduction de la maintenance de l’usine « au minimum absolu », à la suspension des investissements prévus dans les parcs de stockage, en passant par les mises à niveau du réseau électrique, a ajouté le PDG.
La raffinerie de Sarroch continuera à fonctionner, mais à des taux inférieurs de 70% à 80% de sa pleine capacité.
La demande mondiale de pétrole s’est effondrée jusqu’à un tiers à la suite des mesures de verrouillage introduites dans le monde entier pour limiter la propagation de l’épidémie.
Depuis, la demande a du mal à retrouver ses niveaux d’avant la crise, car les gens travaillent à domicile et se déplacent moins en avion.
Vers une transition énergétique
Saras s’en tient à des plans à plus long terme pour augmenter fortement sa capacité de raffinage de biocarburants, pariant sur une augmentation de la demande de carburants routiers à faible émission de carbone et des réglementations plus strictes pour limiter le changement climatique.
« Nous utilisons déjà une quantité importante d’huile végétale et nous prévoyons de l’augmenter », indique le PDG. « Les biocarburants sont une opportunité en raison de la structure des coûts en Europe. »
La conversion de la capacité de raffinage du pétrole existante en huile végétale est relativement simple et pourrait atteindre 10 à 20 millions d’euros, selon l’entreprise.
La société a annoncé en juillet son intention d’atteindre une capacité de traitement d’huile végétale de 100 000 tonnes par an avec des plans pour l’augmenter à 250 000 tonnes.
L’entreprise envisage également d’investir dans l’hydrogène, qui est de plus en plus considéré comme un carburant propre qui pourrait jouer un rôle majeur dans la transition énergétique.
Saras étudie également des projets de construction d’une installation de captage et de stockage du carbone pour absorber les émissions de la grande centrale électrique qu’elle exploite à la raffinerie de Sarroch qui fournit de l’électricité à la Sardaigne.
« C’est une réaction à une urgence, dans les premiers mois de 2021, nous déciderons de ce qui deviendra permanent », indique M. Scaffardi.
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