Des militants pour le climat ont cherché à perturber le 31 octobre l’ouverture longtemps retardée du nouvel aéroport de Berlin, certains se plaquant à la porte d’un avion, d’autres escaladant le terminal pour accrocher des pancartes et beaucoup encombrant le bâtiment, déguisés en pingouins.
L’ouverture de l’aéroport Berlin-Brandebourg Willy Brandt – qui sera connu sous son code BER – intervient alors que l’industrie aéronautique mondiale se débat face à la pénurie de voyageurs en raison de la pandémie de coronavirus.
La construction du nouvel aéroport a commencé en 2006 et il devait initialement ouvrir en 2011. Mais des problèmes de construction et techniques ont vu la date repoussée à plusieurs reprises, un embarras majeur qui a entamé la réputation d’efficacité de l’Allemagne.
Un nouvel aéroport pour remplacer des aéroports vieillissants
Les retards ont laissé Berlin dépendant de deux aéroports obsolètes et surpeuplés datant de la guerre froide : Tegel, qui desservait l’ouest de la ville, et Schoenefeld, qui était autrefois l’aéroport communiste de Berlin-Est et qui a été intégré dans la nouvelle installation.
« Le temps des blagues sur le BER doit être révolu maintenant », a déclaré le ministre des Transports Andreas Scheuer, ajoutant que le pays devait lancer un nouveau « miracle économique » comme celui observé en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale pour se remettre de la pandémie.
Le premier avion à atterrir sur les pistes du nouvel aéroport est un vol Easyjet, un service spécial qui a décollé de Tegel de l’autre côté de la ville. Cet aéroport fermera le week-end prochain. Un avion de la Lufthansa a atterri quelques minutes plus tard.
Le PDG de Lufthansa, Carsten Spohr, a déclaré lors d’une conférence de presse que la crise dans l’industrie durerait longtemps : « Nous devons être réalistes. Il faudra attendre le milieu de la décennie au plus tôt pour que nous atteignions à nouveau le niveau de 2019. »
Une vidéo distribuée par le groupe environnemental Extinction Rebellion a montré un manifestant se plaquant à la porte d’un avion Pegasus, tandis que d’autres manifestants ont accroché une pancarte sur les marches de l’avion indiquant : « Nous voulons vivre ».
Un secteur fortement impacté
Auparavant, des dizaines d’activistes – dont beaucoup étaient vêtus de costumes de pingouin – ont manifesté à l’intérieur et à l’extérieur du nouvel aéroport en portant des pancartes avec des slogans tels que « Flying is so yesterday » (voler est d’une autre époque) et « Ouverture du BER annulée en raison de la crise climatique ».
Les aéroports de Berlin prévoient que 10 millions de passagers seulement atterriront dans la capitale allemande cette année, contre 36 millions l’année dernière. La capacité actuelle du nouvel aéroport BER est de 40 millions.
En raison de la pandémie, Easyjet a réduit sa flotte berlinoise à 18 avions au lieu de 34 et à 418 employés sur environ 1 500, tandis que 320 autres employés travailleront à mi-temps jusqu’en juin prochain.
La crise aggrave également les difficultés financières du nouvel aéroport, qui appartient au gouvernement fédéral et aux États de Berlin et de Brandebourg, et qui a coûté près de 6 milliards d’euros, soit environ trois fois le budget initial.
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