De nombreux citoyens de l’UE sont toujours exposés à des niveaux illégaux et dangereux de pollution, en particulier en Italie et en Pologne, ont révélé de nouvelles données de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).
« Alors que la qualité de l’air s’est nettement améliorée au cours des dernières années, la pollution de l’air reste obstinément élevée dans de nombreuses villes d’Europe », a déclaré le directeur exécutif de l’AEE, Hans Bruyninckx.
Bien que les mesures de confinement introduites par presque tous les États membres au printemps 2020 aient entraîné des réductions significatives de la pollution de l’air, plus de la moitié des 323 villes analysées par l’AEE avaient une qualité de l’air « mauvaise » ou « médiocre ».
L’analyse, publiée le 17 juin, montre que seulement 39 % des villes sont classées comme « bonnes », ce qui signifie que le niveau d’exposition à long terme aux particules fines (PM2,5) tombe en dessous du seuil établi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les normes de l’UE moins strictes que celles de l’OMS
Les particules fines proviennent de sources d’émission telles que le transport routier, les processus industriels ou l’agriculture – étant l’un des polluants atmosphériques ayant le plus grand impact sur la santé, entraînant des maladies cardiovasculaires et respiratoires.
Alors que l’UE a établi en 2015 des normes de qualité de l’air juridiquement contraignantes pour lutter contre la pollution atmosphérique (une limite pour les PM2,5 de 25 g/m3), elles sont moins strictes que celles suggérées par l’OMS (10 μg/m3).
L’exposition aux particules fines a causé environ 417 000 décès prématurés dans 41 pays européens en 2018, soit 60 000 de moins que 10 ans auparavant.
On estime que la réduction de la pollution atmosphérique aux niveaux recommandés par l’OMS dans l’UE pourrait éviter 51 213 décès prématurés chaque année.
Le meilleur… et le pire
De 2019 à 2020, les trois villes les plus propres d’Europe en termes de qualité de l’air étaient Umeå en Suède, Tampere en Finlande et Funchal au Portugal.
Uppsala et Stockholm en Suède, Tallinn et Narva et Tartu en Estonie, Bergen et Trondheim en Norvège et Salamanque en Espagne se sont également classés parmi les 10 premiers de la liste de l’AEE.
En revanche, les trois villes les plus polluées d’Europe étaient Nowy Sacz en Pologne, Crémone en Italie et Slavonski Brod en Croatie, dépassant toutes les limites fixées par l’UE pour la pollution atmosphérique.
D’autres villes polonaises (Zgierz, Piotrkow Trybunalsi, Zory et Cracovie) et italiennes (Vicence, Brescia et Pavie), ainsi que la ville de Veliko en Bulgarie, ont également enregistré la pire qualité de l’air en Europe.
Il y a actuellement 15 procédures d’infraction en cours contre des États membres pour non-respect des limites de particules au niveau national.
Une menace pour la santé humaine
La Cour européenne de justice a statué que la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie, l’Italie et la Hongrie ont tous dépassé les limites légales de pollution de l’air, compromettant la santé humaine.
Mais la Commission européenne a également renvoyé la France, la Grèce et la Slovaquie devant la plus haute juridiction de l’UE pour mauvaise qualité de l’air.
Sept autres cas sont actuellement au stade d’un avis motivé ou d’une lettre de mise en demeure, qui sont les premières étapes d’une procédure d’infraction.
Seules les villes de plus de 50 000 habitants, qui ont surveillé la qualité de l’air pendant au moins 75 % de la période, ont été incluses dans l’analyse de l’AEE.
En mai, la Commission européenne a dévoilé un plan visant à réduire la pollution de l’air, de l’eau et du sol à des niveaux qui ne soient plus nocifs pour la santé humaine et les écosystèmes naturels d’ici 2050 – au moment où l’UE vise à devenir climatiquement neutre.
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