BlackRock a prévu que d’ici 2030, au moins les trois quarts de ses investissements dans les entreprises et les gouvernements seront liés à des émetteurs ayant pour objectif scientifique de réduire à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre d’ici 2050, contre 25 % actuellement.

C’était la première fois que BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde avec 9 600 milliards de dollars d’actifs, expliquait à quoi pourrait ressembler son portefeuille en 2030 en ce qui concerne les émissions, mais cela reste une attente plutôt qu’un objectif ferme.

Les prévisions couvrent les émissions liées à 77% de ses actifs totaux à fin septembre 2021, soit quelque 9 500 de dollars, mais excluent celles telles que les obligations municipales pour lesquelles il n’existe actuellement aucune donnée fiable.

Fixer un objectif pour 2030 est une exigence centrale pour les membres de la Net Zero Asset Managers Initiative (NZAMI), un groupe sectoriel de gestionnaires de fonds visant à atteindre des émissions nettes nulles pour leurs actifs. BlackRock a rejoint le NZAMI en mars 2021

BlackRock devrait utiliser sa puissance financière

Dans sa dernière déclaration, BlackRock a cependant évité d’utiliser le mot « cible », réitérant à la place que le rythme du changement serait déterminé par l’ampleur de la décarbonation dans l’économie réelle et les décisions d’investissement des clients.

« Alors que la transition se poursuit et que les émetteurs et les propriétaires d’actifs continuent de se positionner en face d’elle, nous prévoyons que d’ici 2030, au moins 75% des actifs d’entreprise et souverains de BlackRock gérés pour le compte de clients seront investis dans des émetteurs avec des objectifs basés sur la science ou équivalent« , indique le communiqué.

Cependant, Lara Cuvelier, responsable des investissements durables chez Reclaim Finance, une organisation à but non lucratif, a déclaré que BlackRock devait utiliser sa puissance financière pour s’assurer que les entreprises réduisaient les émissions nécessaires pour garantir que le monde atteigne son objectif climatique.

« Le plus grand gestionnaire d’actifs au monde ne peut pas s’en tirer avec des engagements vaguement définis. Il doit agir de toute urgence, en particulier en ce qui concerne les expansionnistes des combustibles fossiles du portefeuille de BlackRock qui nous conduisent à la catastrophe climatique« , a-t-elle déclaré dans un communiqué.

Un changement d’orientation des objectifs attendu

La majeure partie des actifs de BlackRock se trouve dans des fonds qui suivent les actions et d’autres indices, contenant souvent des sociétés à fortes émissions telles que celles du secteur pétrolier et gazier, bien qu’il lance de nouveaux produits alignés sur le climat pour les clients qui souhaitent changer de direction.

« Le rôle de BlackRock dans la transition est celui de fiduciaire pour nos clients. Notre rôle est de les aider à gérer les risques et les opportunités d’investissement, et non de concevoir un résultat spécifique de décarbonation dans l’économie réelle« , a-t-il déclaré.

La clé de ce changement serait une action politique concertée des gouvernements ainsi que des avancées technologiques pour aider les secteurs difficiles à se décarboner, a-t-il ajouté.

« Les portefeuilles de nos clients – qui reflètent l’économie mondiale – ne peuvent pas atteindre le zéro net sans une politique gouvernementale soutenue et cohérente, des percées technologiques accélérées et une adaptation substantielle des modèles commerciaux des entreprises« , a-t-il déclaré.

« Ces portefeuilles refléteront les choix réglementaires et législatifs que les gouvernements font pour équilibrer le besoin d’une énergie fiable et abordable et d’une décarbonation ordonnée.«