La France a formellement interdit le 23 mai les vols intérieurs sur les trajets courts qui peuvent être parcourus en train en moins de deux heures et demie, une mesure visant à réduire les émissions des compagnies aériennes qui a irrité l’industrie.
Bien que la mesure ait été incluse dans une loi sur le climat de 2021 et qu’elle soit déjà appliquée dans la pratique, certaines compagnies aériennes avaient demandé à la Commission européenne d’enquêter sur sa légalité.
La modification exclura principalement les voyages aériens entre Paris et les plates-formes régionales telles que Nantes, Lyon et Bordeaux, les vols avec correspondance n’étant pas concernés.
La loi précise que les services ferroviaires sur le même itinéraire doivent être suffisamment fréquents, opportuns et bien connectés pour répondre aux besoins des passagers qui voyageraient autrement par avion – et capables d’absorber l’augmentation du nombre de passagers.
Les personnes effectuant ce type de voyage devraient pouvoir effectuer l’aller et le retour en train le même jour, après avoir passé huit heures à destination.
Le gouvernement avait déjà obtenu d’Air France qu’elle se conforme à ce plan en échange d’un soutien financier au titre du coronavirus en 2020.
Laurent Donceel, directeur intérimaire du groupe industriel Airlines for Europe (A4E), a déclaré à l’AFP que les gouvernements devraient soutenir des « solutions réelles et significatives » aux émissions des compagnies aériennes, plutôt que des « interdictions symboliques ».
Bruxelles a constaté que « l’interdiction de ces voyages n’aura qu’un effet minime » sur les émissions de CO2, a-t-il ajouté.
A4E a mis en avant sa propre stratégie « net zéro » d’ici 2050, qui comprend le passage à du kérosène provenant de sources non fossiles et le déploiement d’avions alimentés par des batteries ou de l’hydrogène.
Cette mesure intervient alors que les responsables politiques français débattent également de la manière de réduire les émissions des avions privés.
Alors que les députés écologistes ont appelé à l’interdiction pure et simple des petits vols privés, le ministre des transports, Clément Beaune, a évoqué le mois dernier une augmentation de la redevance climatique pour les utilisateurs à partir de l’année prochaine.
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