L’Autriche, la France, l’Irlande et les Pays-Bas ont demandé à l’Union européenne de renforcer la législation afin de réduire l’impact des voyages en jet privé sur le climat, selon un document.
Ces pays abritent certains des aéroports les plus fréquentés d’Europe, notamment l’aéroport Schiphol d’Amsterdam et l’aéroport Charles de Gaulle de Paris.
Schiphol a déclaré en avril qu’il interdirait les jets privés et les petits avions d’affaires, qui, selon l’aéroport, produisent 20 fois plus d’émissions de CO2 qu’un vol commercial, tandis que la France a interdit cette semaine certains vols commerciaux intérieurs de courte distance sur des itinéraires où des services ferroviaires suffisants sont disponibles.
Dans un document transmis aux États membres de l’UE avant la réunion de leurs ministres des transports la semaine prochaine, les quatre pays ont déclaré que l’empreinte carbone « excessive » par habitant des voyages en jet privé devrait inciter l’UE à agir.
« Nous pensons qu’une plus grande attention doit être portée à cette question au niveau de l’UE, notamment en évaluant la possibilité de mettre en place des mesures réglementaires plus strictes sur les voyages en jet privé afin de s’assurer que chacun contribue à sa juste part à l’effort global de décarbonisation », peut-on lire dans le document.
Une augmentation de 64% des vols en 2022
Les vols en jet privé en Europe ont augmenté de 64 % en 2022 et ont émis plus de 5,3 millions de tonnes de CO2, selon une étude du cabinet de conseil néerlandais CE Delft, commandée par Greenpeace.
Cela ne représente qu’une fraction des 147 millions de tonnes de CO2 que tous les vols au départ de l’UE et de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de la Suisse ont émis en 2019, avant que la pandémie de COVID-19 ne cloue temporairement le secteur au sol, d’après l’Agence européenne de la sécurité aérienne.
Mais les défenseurs du climat s’interrogent depuis longtemps sur les émissions de carbone élevées par personne associées aux jets privés. Une centaine de manifestants ont interrompu des vols à l’aéroport de Genève pour réclamer une interdiction.
Les ministres des transports des pays de l’UE examineront le document des quatre États le 1er juin.
Les compagnies aériennes européennes devraient être confrontées à des coûts de CO2 plus élevés au cours des prochaines années, dans le cadre d’une réforme du marché européen du carbone. L’UE a également conclu un accord sur des objectifs contraignants imposant aux compagnies aériennes d’utiliser des carburants plus durables, mais l’approbation de cette loi a été retardée par un différend sans rapport entre les pays au sujet de l’énergie nucléaire.
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